L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), qui se réunira jeudi prochain à Vienne, va agir « de manière à avoir une démarche consensuelle » pouvant dégager des solutions stables face à la chute des prix du pétrole, a déclaré hier le ministre de l'Energie, Youcef Yousfi, en marge de l'inauguration de la première station-service de gaz naturel comprimé (GNC) à Alger. « Cette démarche est nécessaire pour dégager des solutions stables », a déclaré le ministre expliquant que lors de cette réunion, les pays membre de l'OPEP « vont étudier l'évolution du marché, les déséquilibres qui ont provoqué cette chute des prix et se concerter sur la manière de rétablir l'équilibre », a-t-il avancé. Selon M. Yousfi cette forte baisse des prix du pétrole concernerait tous les pays producteurs de pétrole qu'ils soient membres ou non de l'OPEP. « Nous constatons déjà dans certaines régions au monde un tassement sinon une réduction des investissements dans l'exploration et le développement de nouveaux gisements, ce qui pourrait avoir des conséquences dans le futur », a-t-il avisé. Dans ce sens, il a soutenu que la priorité pour l'Algérie restait la diversification de l'économie nationale. En effet, a-t-il expliqué, les secteurs de l'industrie, de l'agriculture et du tourisme, en particulier, « peuvent contribuer d'une manière significative à cette diversification et à la réduction de notre dépendance des hydrocarbures ». Il est clair, a-t-il ajouté, que l'Algérie « a besoin de chaque dollar pour accélérer ce processus ». Les 12 membres de l'OPEP se réuniront jeudi prochain dans la capitale autrichienne où ils discuteront notamment de leur objectif de production, fixé à 30 millions de barils par jour (mbj) depuis fin 2011, dans un contexte de dégringolade des prix ces derniers mois. Dans une déclaration à la presse faite lundi à son arrivée à Vienne, le ministre saoudien du Pétrole, Ali al-Nouaïmi, a refusé d'indiquer s'il soutiendrait ou non une baisse du plafond de production de l'OPEP, contrairement à son homologue irakien qui, lui, a appelé à une action pour endiguer la chute des prix. « Est-ce la première fois qu'il y a une surcapacité » sur le marché pétrolier ?, a lancé le ministre saoudien à la presse, selon des propos rapportés par l'agence Dow Jones Newswires. Mais à la question de savoir quelle position l'Arabie saoudite, le premier producteur de brut au sein de l'OPEP, adopterait jeudi, le ministre a répondu: « Cela fait vingt ans que vous me posez des questions. Puis-je vous demander à mon tour que doit faire l'OPEP ? ». Mais son homologue irakien, Adel Abdel Mahdi, a appelé à l'action, jugeant que les prix du pétrole brut, qui ont chuté de plus de 30% en cinq mois, « ne sont pas acceptables ». « Bien entendu, il faut que l'on fasse quelque chose pour redresser les prix », a-t-il déclaré, selon Dow Jones Newswires. Mais le ministre du Pétrole irakien a souligné l'importance de parvenir à une décision consensuelle: « Le plus important, c'est l'unité de l'OPEP, c'est que nous parvenions ensemble à un accord pour contrôler les prix du pétrole », a-t-il déclaré.