Donner un nouveau souffle artistique à la capitale des Zianides, telle est l'ambition de l'institut français. En effet, dans le cadre de la coopération artistique franco-algérienne, au cœur de cette ville d'art et d'histoire, l'institut français de Tlemcen, soutenu activement par le centre des arts et des expositions, a proposé une résidence artistique à 8 plasticiens d'Oran, d'Annaba, d'Alger, de Mostaganem, de Tlemcen et de Paris. 5 plasticiens algériens : Houari Rahal, Yasser Amer, Mounir Gouri, Noureddine Benazzouz et Fethi Hadj-Kacem et trois Français : Marie Vermillard, Joël Brisse, Jean-Luc Dubin, ont travaillé ensemble durant 18 jours (une performance !) dans les locaux de l'association de la grande maison Mohamed-Dib, au cœur de la citadelle d'El-Méchouar, lieu public emblématique de Tlemcen. Ainsi, le contact quotidien avec la population qui passait par là fut enrichi de tant de belles rencontres. La direction de la culture de Tlemcen a participé très activement à la vie de cette résidence. «Portraits de Tlemcen» thème de cette résidence, a permis d'échanger, d'identifier, de travailler avec des habitants de cette cité prestigieuse. Le protocole était de réaliser un portrait photographique, pictural et filmique des personnes rencontrées à Tlemcen: entre autres une étudiante, un tisserand, une brodeuse, un professeur d'échecs, un artisan, des jeunes mariés et leur famille lors d'un mariage traditionnel, des écoliers, un restaurateur, un intellectuel, un garagiste etc. Il y eut des images, des dessins, des peintures, des photos, des statues, un film vidéo... «Ce travail approfondit la reconnaissance de soi par l'autre et ces chercheurs d'art donnèrent une magnifique opportunité de passer du local à l'universel : l'émotion, l'inventivité, la singularité, la solidarité franco-algérienne étaient au rendez-vous de chaque œuvre. Comment ensemble on avance, avec volonté, désir et esprit de recherche et, humblement, avec du papier, de la toile, du bois, des tubes de peinture, des crayons, de la pellicule, des récits et d'autres inventions originales, par exemple, une œuvre d' habitants de Tlemcen grandeur réelle dessinée avec du café ou une statue en tuyaux de poêle, bouilloire et bouts de chiffon », dira tout content le directeur de l'institut français, Rémi Secret. Ces artistes réussirent magiquement à dire le monde de Tlemcen où chacun se reconnaîtra, qu'il soit d'Alger, de Mostaganem, de Paris, Montpellier, Sabra ou Pompignan. Une exposition-installation au palais de la culture Imama (dans une galerie aux espaces parfaitement appropriés mise généreusement à disposition par son directeur), entre étonnement et grâce, force et fragilité, rehaussa l'âme et la réalité des œuvres, elles furent reçues par un public curieux, nombreux et enthousiaste. Bravo les artistes ! «Cette expérience prouve encore une fois la dynamique de la culture mise en avant par le directeur des centres des Arts et des Expositions, Amine Boudefla, et celui l'institut français de Tlemcen. Elle permit à nos artistes des deux rives de la Méditerranée d'avancer ensemble sur le chemin infini de la recherche et d'inventer ensemble des lieux de renaissance et de plénitude où chacun peut se rencontrer, échanger, méditer et évoluer », ajoutera Rémi Secret. Ainsi, la collaboration des instances culturelles officielles de Tlemcen, associée avec l'université Abou-Bekr Belkaid, et l'esprit d'initiative de l'institut français de la ville donnèrent une nouvelle fois la preuve que l'art participe pleinement à l'identité de chacun et renforce sincèrement les liens entre nos deux peuples. Cette exposition mériterait avec évidence de parcourir l'Algérie dans les lieux d'exposition adaptés ainsi que dans les 4 autres Instituts français de notre pays.