Le constructeur allemand Mercedes-Benz va délocaliser son usine de fabrication de voitures d'Egypte vers l'Algérie au mois de mars prochain. Selon le site 'Dot Misr'', c'est le patron de la direction de la production de l'usine égyptienne du constructeur allemand, Fadhy Samy, qui a annoncé vendredi le départ de Mercedes-Benz d'Egypte, et donc la cessation de toute activité dans ce pays, pour s'installer en Algérie, où il a déjà deux unités de montage de véhicules industriels en partenariat avec des investisseurs algériens et émiratis. Le groupe allemand 'a cessé toute activité en Egypte et va se redéployer en Algérie'', soulignait dans des déclarations au site 'DotMisr'' Fadhy Samy, selon lequel 'la maison mère a été contrainte de fermer sa filiale égyptienne du fait de la mauvaise conjoncture économique'', qui prévaut en Egypte. L'usine Mercedes-Benz d'Egypte arrivait à construire jusqu'à 4.000 véhicules par an, puis cette cadence est tombée à 1.000 véhicules seulement par an, une performance qui a conduit la maison mère à fermer l'usine égyptienne et la transférer en Algérie. 'Une décision prise par la direction du groupe en Allemagne après étude de la situation économique en Egypte'', a expliqué Fadhy Samy, qui a ajouté que 'cela ne va pas se répercuter sur les importations des voitures de type Mercedes, qui seront vendues avec un prix légèrement supérieur par rapport à celui pratiqué pour les modèles qui étaient fabriqués localement''. Plus concrètement, le départ d'Egypte du premier constructeur allemand de véhicules légers et lourds et de transports est d'abord motivé par 'la hausse des salaires en Egypte, une croissance économique est plus forte (3,3%) en Algérie qu'en Egypte, la stabilité économique en Algérie, où le groupe dispose déjà d'une industrie de sous-traitance pour les composants et pièces détachées de la marque, qui permet la production de 6.000 véhicules/an''. Ce sont là les raisons techniques et économiques qui ont incité le groupe allemand à délocaliser son usine d'Egypte vers l'Algérie, selon le directeur de la production du site, cité par le même site électronique égyptien. Il y a également la baisse de la production locale, tombée de 4.000 véhicules/an à seulement 1.000 véhicules/an, avec l'inversion des importations, qui ont augmenté à 4.000 véhicules/an contre 1.000 véhicules/an. Détérioration des conditions économiques et faiblesse des ventes sont, selon la presse égyptienne, derrière le départ de Mercedes-Benz du pays. Et puis, il y a l'argument massue : les Allemands ne voient plus l'utilité d'une usine, qui coûte d'importants investissements pour la fabrication de pièces de rechange dans un contexte de mévente généralisée sur le marché égyptien, alors que pointe en 2019 une détaxe complète des importations de véhicules. En 2019, les importations de véhicules seront libres de tout dédouanement, une perspective qui semble avoir amené le groupe allemand à opter pour les importations de véhicules, dont les poids lourds en Egypte, et se redéployer sur le marché algérien où il a deux usines de montage de véhicules, l'une à Rouiba, l'autre à Tiaret, en partenariat avec la SNVI, le ministère de la Défense nationale (MDN) et le groupe émirati Aabar. A Constantine, Mercedes-Benz a une usine de construction de moteurs pour véhicules lourds, légers et tracteurs. La Société de production des camions et de bus Mercedes-Benz de Rouiba au capital social de 103 millions d'euros, créée en 2012, est détenue à hauteur de 51% par la partie algérienne via la SNVI (34%) et le ministère de la Défense nationale (MDN 17%) et à 49% par l'émirati Aabar. Quant à l'Allemand Daimler/Mercedes-Benz, il en est le partenaire technologique, alors que l'usine de Tiaret (Aïn Bouchekif) est détenue à hauteur de 17% par la SNVI, 34% par le MDN et à 49% par l'émirati Aabar. Là également, le constructeur allemand est partenaire technologique.