Le président du parti Ahd 54, Ali Fawzi Rabaine, a appelé, hier, le président de la République à « s'adresser aux citoyens du Sud» et à «répondre ne serait-ce que par un court discours» aux imposantes manifestations contre le gaz de schiste qui perdurent depuis plusieurs jours dans la région. Lors d'une conférence de presse animée, hier, au siège de son parti, M. Ali Fawzi Rabaine, trouve anormal que le président de la République ait la capacité de recevoir plusieurs personnalités politiques étrangères sans pouvoir pour autant répondre ou parler aux citoyens. Et de s'interroger «qu'attend le président pour intervenir ?» «Où sont passés les représentants de L'Etat et du peuple censés être à l'écoute des citoyens ?». Une absence qui ne fait que creuser davantage le fossé qui sépare l'Etat de ses citoyens, estime-t-il. Et d'ajouter que cette absence est à l'origine du manque de confiance des citoyens du Sud envers le gouvernement et qui s'est traduit par le refus de toutes les déclarations contradictoires émanant du 1er ministre Abdelmalek Sellal, du ministre de l'Energie et du DG de Sonatrach sur le dossier du gaz de schiste. Tout en se disant contre l'exploitation du gaz de schiste, le président du parti Ahd 54 préconise de changer d'attitude en renonçant à ces projets «politico-politiciens» et de recourir rapidement aux énergies renouvelables, solaire et éolienne. Se disant capable de résoudre «le cercle vicieux» dans lequel se trouve de la wilaya de Ghardaïa, Fawzi Rabaine demande à l'Etat de lui donner les prérogatives pour intervenir afin d'instaurer une paix durable dans cette région. Sans vouloir donner sa recette, le conférencier a affirmé qu'il a le remède et qu'il peut réussir là où l'Etat a échoué pour garantir une stabilité durable à la vallée du M'zab. Pour Fawzi Rabaine, la question de Ghardaïa n'est ni sécuritaire ni ethnique mais le problème «est dans ces responsables locaux qui ne cessent de créer la zizanie et ce, depuis de longues années». Invité à se prononcer sur l'éventuel remaniement ministériel, Fawzi Rabaine a estimé que des changements de ministres dans le gouvernement «ne vont pas stopper la chute des prix du pétrole ni les faire augmenter». Dans son réquisitoire contre le gouvernement, Rebaine affirme qu'on est au quatrième mandat et le gouvernement n'arrive même pas à solutionner des questions à la portée de notre pays, à savoir l'autosuffisance. Le résultat est là : «30.000 importateurs, peu d'entreprises algériennes et absence d'un réseau industriel», dit-il. Et d'ajouter «on veut un bilan des 3 derniers mandats et on veut savoir où sont passés les 860 milliards de dollars, des détails sur la consommation d'une telle enveloppe financière». Pour Rabaine, «une trêve politique et sociale» est impérative et «un dialogue entre l'opposition et le pouvoir» doit être imminent pour ouvrir la voie à une période de transition et un gouvernement de consensus où l'opposition sera largement représentée. Pour ce qui est de la proposition d'une conférence nationale de consensus émise par le FFS, le président du parti Ahd 45 a affirmé qu'il n'y participera pas et précise que son parti n'a pas besoin de parrain. «Quand on veut dire quelque chose à l'Etat, on le fera directement», a-t-il souligné Enfin, Rabaine regrette l'absence de réaction de la part du président de la République, du président de l'APN et du Sénat sur les caricatures blasphématoires de Charlie Hebdo visant d'une façon récurrente notre Prophète.