Après la délivrance, il y a près de deux ans, d'un quota de 2000 licences d'exploitation au profit des chauffeurs de taxis, l'opération sera relancée au grand soulagement de la corporation, a-t-on appris, hier, auprès de M. Baghdad, porte-parole de l'Organisation nationale des transporteurs algériens ONTA de la wilaya d'Oran. Un autre quota de 100 licences d'exploitation sera donc distribué à la grande joie des chauffeurs de taxis. Cette décision a été prise à la suite d'une séance de travail tenue au siège de la direction des transports, a indiqué notre interlocuteur. Après plusieurs années d'attente, les taxis pourront enfin voir le bout du tunnel même si le quota retenu ne peut couvrir la demande exprimée. En effet, pendant quatre ans, les différents syndicats ont toujours dénoncé la surenchère pratiquée sur ce document. Celui-ci est loué à 10.000 DA le mois avec une avance de 12 à 24 mois, une pratique qui a conduit certains professionnels à tourner le dos à l'activité. Cette surenchère n'était malheureusement pratiquée qu'à Oran alors que dans d'autres wilayas, la licence était cédée entre 800 DA et 1.000 DA le mois, fait-on savoir. Face à ces pratiques décourageantes, de nombreux chauffeurs de taxis ont été sommés de mettre la clé sous le paillasson, une situation difficile pour plusieurs pères de familles. Devant la dégradation des conditions socioprofessionnelles, plusieurs grèves ont été observées dans le passé par la corporation et une série de promesses ont été données mais sans suite. Ce n'est qu'en 2012, qu'une commission présidée par l'ancien wali d'Oran et composée de toutes les parties concernées a été installée afin d'activer le processus et délivrer une première tranche de 2.000 licences dont un millier ont été délivrées à l'heure actuelle. Devant la lenteur dans le déblocage des licences, certains syndicats avaient proposé la délivrance de licences administratives, une formule jugée adéquate pour mettre un terme au calvaire qu'ils endurent. Cette solution va régler le problème de manière définitive. Les ayant droits seront dans l'obligation de s'aligner sur le barème fixé par l'Etat. Cette proposition a été toujours avancée aux responsables locaux et même à l'ancien ministre, explique-t-on. La corporation avait souhaité que cette solution soit prise en considération par les décideurs afin de remédier aux désagréments rencontrés. Parmi les problèmes également rencontrés, celui l'absence du statut. L'élaboration d'un statut pour les chauffeurs de taxis pourra, selon l'interlocuteur, réglementer l'activité et l'exploitant ne dépendra plus de la licence mais au contraire aura une carte d'artisan et un registre de commerce. Ce sont en effet, les principales revendications des chauffeurs de taxis de la wilaya d'Oran. Ils sont plus de 11.000 chauffeurs à exercer à Oran sans aucun statut, un vide que les syndicats ont toujours mis en exergue.