Les habitants des chalets amiantés d'El Gammas qui se félicitaient, au mois d'avril dernier, d'avoir été les premiers à bénéficier de l'opération d'éradication et de restructuration, devant débarrasser la wilaya de ce genre de constructions dangereuses, sont en train de déchanter, suite à «la fermeture des chantiers engagés et ce, sans perspective de réouverture, à court terme». C'est ce que nous a indiqué, jeudi dernier, le président d'une des 3 associations de la cité, à savoir celle des 800 chalets', Smain Bouklia, que nous avons rencontré, sur site, après avoir, auparavant, parcouru plusieurs rues d'El Gammas et constaté, de visu, leur état de délabrement avancé, qui fait que cette dernière ressemble à une cité qui vient d'être la cible d'un bombardement. Grandes excavations, crevasses et trous énormes constituent le décor prédominant qu'on ne peut traverser, sans difficulté, en voiture. De son côté, notre interlocuteur nous a fait part de sa déception pour l'opération de restructuration, qui devait régler l'un des problèmes de santé publique les plus préoccupants, l'amiante en l'occurrence, d'une part, et permettre aux habitants de reconstruire des maisons neuves, dans une cité réaménagée et où il fait bon vivre, d'autre part. Et de noter, que l'opération qui devait cibler, d'abord, les réseaux d'assainissement souterrains (eau, gaz, avaloirs etc.), avant de s'étendre aux aspects architecturaux des constructions, s'est éternisée. Les entreprises de travaux publics, pour la voirie, ont fait du bon boulot, dira-t-il, mais, malheureusement, elles ont dû plier bagages et quitter les lieux, au mois d'août 2014, laissant la cité, sens dessus dessous, avec les rues décapées. Les trottoirs n'existant plus, alors que la plupart des chaussées sont complètement retournées. On apprendra à ce propos que les entreprises concernées, qui ont décroché le marché, selon la formule du de gré à gré et dont le travail a été fini à 90%, n'ont pas été payées et ont fini par fermer les chantiers et emporter leur matériel. Notre interlocuteur estimera que «maintenant le problème de chalets et de l'amiante, passe au second plan car le plus urgent c'est de remédier à cette situation chaotique, en terminant les travaux d'assainissement et de voirie, mais surtout s'atteler à résoudre le gros problème d'insécurité, qui se pose désormais et qui devient la première préoccupation des habitants». Ces derniers sont terrorisés, par la défaillance de l'éclairage public, voire son absence, en plusieurs points, ajouté, aux difficultés de déplacement dues à l'état des rues criblées de véritables cratères, et qui donnent un sentiment d'insécurité exacerbé, dont les habitants réclament la solution, avant tous les autres. Et un des membres de son association, de citer des cas de vols et de casses de magasins commis par des bandes, ces derniers jours. Les habitants demandent la création d'un autre commissariat de police, car celui qui existe ne suffit pas, surtout qu'il couvre, en même temps, la cité Onama, le 4ème Kilomètre et Douar Laatache, conclura-t-il.