«La rançon, moyen de financement du terrorisme» C'est certainement une nouvelle victoire pour l'Algérie engagée de pied ferme dans la lutte antiterroriste. Approuvée, dans un premier temps, à l'initiative de l'Algérie, l'approche portant sur la criminalisation du versement de la rançon aux terroristes, vient d'être adoptée par une résolution à l'ONU. C'est certainement une nouvelle victoire pour l'Algérie engagée de pied ferme dans la lutte antiterroriste. Ayant soutenu cette démarche, Washington a exprimé son appui à la décision de l'ONU, qui appelle à ne plus verser de rançon financière ou politique aux terroristes, en cas de kidnapping ou de prise d'otages. Dans ce contexte la porte-parole du département d'Etat est intervenue pour souligner: «Nous saluons l'adoption par le Conseil de sécurité, à l'unanimité, de la résolution 2 133 concernant les enlèvements pour l'obtention d'une rançon», rapportent des médias américains. Dans le texte élaboré par le Conseil de sécurité, il a été clairement défini «le Conseil a exprimé sa détermination à assurer la libération saine et sauve des otages sans rançons et sans concessions politiques». Une cause pour laquelle l'Algérie avait de tout temps plaidé afin de ramener la lutte antiterroriste autour d'une même stratégie basée sur une tactique commune et universelle. Il est question pour l'Algérie et les pays ayant adhéré à cette approche d'appeler la communauté internationale à oeuvrer pour l'avantage d'un dispositif «juridique international» de lutte contre le terrorisme, qui passe par l'adoption d'une résolution spécifique du Conseil de sécurité des Nations unies renfermant une disposition juridique plus contraignante que celle figurant dans sa résolution 1904, qui devrait incriminer aussi bien le paiement de rançons que l'élargissement des détenus pour activités terroristes en contrepartie de la libération d'otages. A ce propos justement, Rezag Bara, qui intervenait en 2010 dans le cadre du panel consacré au thème «la rançon comme moyen de financement du terrorisme», avait rappelé que «le cadre juridique dans le domaine de la lutte contre le financement du terrorisme ne semblait pas contenir les éléments d'un système suffisamment efficace pour faire face aux défis complexes induits par ce phénomène». Néanmoins, la nouvelle résolution qui apporte des aspects positifs à la résolution 1904 de décembre 2009, s'ajoute de manière expresse à incriminer le versement de la rançon aux terroristes. Mais cela va-t-il pour autant décourager les groupes terroristes à poursuivre les opérations d'enlèvements? On va certainement innover sur un plan de sous-traitance des complices avérés des réseaux terroristes, pensent des stratèges bien avertis, notamment que ceux-là même sont convaincus: que certains pays comme la France qui ne partage pas la stratégie de la criminalisation du versement de la rançon ont continué à ignorer ce processus. Ces mêmes stratèges plaident pour une résolution qui donnerait un mandat à ses organes d'engager des mesures complémentaires aux conventions déjà existantes, l'établissement de nouvelles règles et la mise en place, également, de procédures de rappel à l'ordre contre les Etats qui ne respecteraient pas leurs engagements. Ce manquement à l'ordre a d'ailleurs permis aux terroristes d'amasser plus de 120 millions de dollars, selon des statistiques américaines a révélé la porte-parole du département d'Etat, précisant que «cet argent a été utilisé pour financer les activités de ces organisations et intégrer de nouvelles recrues». A noter que le texte portant sur la résolution 2133 est le premier spécifiquement consacré à ce sujet, réaffirme de précédents engagements antiterroristes pris dans le cadre de l'ONU ou du dernier sommet du G8 de juin 2013 en Irlande du Nord, où il est spécifié que «tous les Etats membres sont appelés à empêcher les terroristes de profiter directement ou indirectement de rançons ou de concessions politiques et de faire en sorte que les otages soient libérés sains et saufs». Pour le Conseil, «le terrorisme sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestations constitue une des menaces les plus graves pour la paix et la sécurité internationales», précisant que «tous les actes de terrorisme sont criminels et injustifiables quels qu'en soient le mobile et les auteurs, et qu'il est impératif de le combattre par tous les moyens». Dans cette même perspective, le Conseil a rappelé à «l'adoption du Mémorandum d'Alger sur les bonnes pratiques en matière de prévention des enlèvements contre rançon», soutenant «que les rançons versées à des terroristes financent de futurs enlèvements et prises d'otages, multipliant ainsi le nombre des victimes et perpétuant le problème», d'où la nécessité de conclure une convention générale sur le terrorisme international.