Alors que le pays n'a pas encore fini avec le gigascandale de «feu» le golden boy Abdelmoumène Khalifa, la «boîte de Pandore» de Sonatrach I et II, et peut-être III et IV, voilà que ça se remet à chiper à tire-larigot, de nulle part et de partout ; encore et toujours. Des Algériens (lesquels ?) cachent de l'argent frais dans des comptes offshore au pays du chocolat, d'autres importent de la caillasse et des gravats dans des containers rouillés pour profiter de l'argent de la Banque d'Algérie, voilà qu'on nous parle d'un «don algérien» de 500.000 dollars transférés en 2010 à la fondation de l'ex-première dame des USA, Hillary Clinton. Cette «largesse» de l'Algérie d'en haut a «coïncidé avec une augmentation du nombre de visites de lobbyistes algériens à Washington», rapporte le très solennel «Washington Post», sans citer de noms, comme de bien entendu. Parce que l'argent c'est tout ce qui restera au pays lorsqu'il aura tout perdu, faut-il craindre de voir ce bled transformé en un gigantesque coffre-fort, dont tout le monde connaît la combinaison et attend le moment opportun pour mettre la main dans le sac ?! La tragique moralité est aussi vieille que le bipède qui créa la première monnaie des primates anthropoïdes. La sueur de son front étant une «denrée» disparue depuis des lustres, pourquoi alors dilapider son huile de coude lorsqu'il suffit juste d'ouvrir sa bouche pour avaler le pays découpé en quartiers entiers? La galette demeurant encore et toujours le pain béni des hommes «en-cîmés» et le croûton rassis le gâteau maudit des gens «sous-terrés», tout le monde continue à rêver au chemin le plus court vers le trésor éventré de toutes nos incuries. L'histoire qui suit est d'une tragique vérité : quelque part entre Tidda et Z'dama, dans l'arrière-pays trop profond, Larbi est un bipède-commissionnaire en col usé, sévissant à l'état naturel dans un bureau miteux; jusque dans le tiroir-caisse fermé avec une serrure sans chas. Le rôle «naturel» de Larbi est de toujours réclamer un cinquième du gâteau, juste pour zyeuter le dossier, l'examiner, le disséquer, l'entourlouper, le lire à l'endroit, puis à l'envers, avant de le ranger avec un soin sacerdotal dans le troisième tiroir à partir du bas de son bureau papivore. Alors, pour arracher sa part volée du gâteau mijoté sans lui, il a la très «démocratique» idée de placer à l'entrée de son bureau une tirelire grandeur nature, capable de contenir jusqu'au double -de son poids mouillé-, en oseille, qui n'exhale jamais d'odeur ni n'a de couleur. Le premier «ponctionné» déposa deux kilos de pièces de monnaie usées dans la tirelire à Larbi, ouverte aux quatre vol(s). Le second, plus friqué, misera un mois de sueur froide pour y incruster un quintal en fausses coupures de deux cents dinars «chiffonnés». Le troisième, plein aux as, y mettra carrément un million de (d)euros pour remplir la tirelire à ras bord. Le quatrième, le cinquième, puis le énième ponctionné finiront de faire dégouliner la tirelire, sous le regard orgasmique de Larbi. Mais comme il y beaucoup de Larbi qui n'ont de leur fortune que la crainte de la perdre, autant voler le flouze à ceux qui l'ont chipé !