« Miloud Hadefi, le Kaiser africain ». Tel est le titre du livre écrit par notre ami et collègue Hadj Mohamed Belaroui. Loin d'être une narration d'une biographie d'un footballeur d'exception, ce recueil est un récit passion, né d'une sincère amitié entre les deux hommes et truffé d'anecdotes inédites. L'auteur, au prix de beaucoup d'efforts pour collecter des informations sur les compositions de l'équipe nationale de plusieurs décennies, a réussi la gageure de mettre le maximum dans le minimum, selon la formule consacrée. C'est un véritable flash-back couvrant cinquante années de football avec évidemment des récits sur la plupart des matches joués par Hadefi Miloud et qui, et tous les connaisseurs seront d'accord avec nous, aura été parmi le cercle très restreint de ceux qui ont redonné de la dignité et ses lettres de noblesse à un poste naguère confié aux rugueux, aux « prolétaires » du football, ceux à qui les entraîneurs demandent d'éloigner le plus loin possible le ballon avec la manière forte. Dans ce registre des inoubliables libéros, Hadefi a pris place aux côtés des plus célèbres, à savoir l'Allemand Frantz Beckanbauer, mais aussi l'Algérien Mustapha Zitouni et l'Argentin Roberto Perfumo. Tous ces artistes ne se préoccupaient pas de leurs adversaires mais plutôt de la manière d'intercepter et de relancer proprement le ballon. L'extrême difficulté de cet exercice explique la rareté de cette « espèce » de grands défenseurs, aujourd'hui en voie d'extinction où l'on préfère évoquer le pourcentage de possession et le nombre de kilomètres parcourus par chaque joueur ! Il reste que l'œil est ce meilleur outil de notre jugement. Nous avons admiré ces joueurs et des images resteront fixées sur nos rétines. Nous avons adoré Miloud Hadefi, si timide malgré sa célébrité, si généreux et sincère avec tous ceux qu'il a côtoyés même avec ceux qui l'ont vilipendé et envoyé à la retraite internationale alors qu'il était au summum de sa forme. Ses succès et ses peines sont racontées avec précision par Hadj Mohamed Belaroui qui est l'une des dernières « mémoires » du football national. L'autre remarque a trait à l'absence de la langue de bois dans ce récit, un exercice où l'auteur a excellé pour la bonne cause, même si des gens pensent que toute vérité n'est pas bonne à dire. C'est donc un livre-testament d'un sportif qui a emmagasiné beaucoup d'évènements au cours de sa vie. Enfin, en fin de livre, il adresse un coup de projecteur mérité à la glorieuse équipe du FLN, aux entraîneurs de l'EN, à Kader Firoud, Nehari Miloud, Lasni, Salem et sa ville natale, Oran, berceau du football nord-africain avec ses clubs doyens. C'est donc un livre indispensable pour les amoureux du jeu à onze, car il contient une foule d'informations.