La fièvre aphteuse a encore une fois frappé quelques wilayas du pays en ce mois mars. Des foyers ont été signalés dans les wilayas d'El Baydh et Tissemsilet. Face à la déclaration de ces foyers, on peut se demander si la maladie n'est pas à nouveau active dans le pays. Pour connaître la situation au niveau de la wilaya, on s'est rapproché de la direction des services agricoles. Ainsi, et selon l'inspectrice principale des services sanitaires de la DSA, Mme Benchikh, «depuis le mois d'août dernier, aucun foyer de fièvre aphteuse n'a été déclaré à Oran ». Concernant les mesures prises, notre interlocutrice a souligné que « le dispositif de prévention et de veille n'a pas été levé depuis l'épizootie en 2014. Dans ce cadre, une nouvelle campagne de vaccination a été lancée par la direction des services agricole d'Oran. Il s'agit d'un rappel de vaccination qui va toucher près de 22 000 têtes bovines. Ces bêtes ont déjà été vaccinées en 2014. La campagne, qui sera clôturée la fin du trimestre en cours, a atteint un taux d'avancement très appréciable. Selon Mme Benchikh « A ce jour, près de 18 500 bovins ont été vaccinées ». D'autres mesures ont été prises. « Depuis un mois, déjà, nous prenons en charge les cheptels au niveau des marchés à bestiaux, à El Kerma (samedi, lundi et mercredi) et au niveau du marché hebdomadaire de Gdyel. Une permanence est assurée par une équipe de vétérinaires au niveau de ces marchés. Cette équipe a pour mission de surveiller et de contrôler le cheptel contre toutes les maladies et non pas uniquement la fièvre aphteuse. La vaccination se fait sur place aussi. Les vétérinaires contrôlent aussi les exploitations agricoles. Pour rappel, durant le mois d'août dernier, deux foyers de fièvre aphteuse ont été déclarés à Oran (Misserghine et Mers el Kebir). Près de 180 bovins atteints ont été abattus. La psychose née après l'annonce, le 28 puis le 30 août dernier, de deux foyers de fièvre aphteuse, a poussé les éleveurs non déclarés à solliciter les services vétérinaires pour profiter de la campagne de vaccination. Pour rappel, dès que la maladie de la fièvre aphteuse a été déclarée dans l'est du pays, durant le printemps 2014, plusieurs dispositifs ont été mis en branle dans le but de freiner sa propagation comme la fermeture du marché à bestiaux d'El Kerma ( Il a été réouvert une dizaine de jours avant l'Aïd El Adha). Le mouvement de circulation du bétail était contrôlé sur le réseau routier par les services de Gendarmerie et les éleveurs qui provenaient des wilayas de l'est devaient présenter un certificat vétérinaire affirmant la bonne santé du bétail. La fièvre aphteuse est inscrite à la nomenclature des maladies réputées contagieuses, soumises à déclaration obligatoire et à l'application des mesures de police sanitaire. Elle touche tous les mammifères bi-ongulés (bovins, ovins, caprins et porcins) et se caractérise par l'apparition d'aphtes et d'érosions sur les muqueuses buccales, nasales et mammaires et sur les onglons (au niveau des bourrelets coronaires des pieds et entre les espaces interdigitaux). Ces lésions entraînent une salivation intense et filante (signe caractéristique de la maladie), des troubles de la mastication, des boiteries et des chutes de production laitière. Souvent bénigne chez les animaux adultes, l'évolution de la maladie peut être mortelle chez les plus jeunes. Les animaux guéris constituent un réservoir de cette maladie en devenant porteurs sains du virus.