La célébration de la Journée mondiale de l'eau (22 mars) vient, à chaque fois, tel un leitmotiv, pour rappeler, aux responsables et aux citoyens, l'importance quasi stratégique de cette matière, synonyme de vie et parfois de conflits. A cette occasion, toutes les parties, intervenant dans le secteur des ressources en eau de la wilaya de Tébessa, étaient présentes pour dresser l'état des lieux et les perspectives à venir. Un sujet qui ne laisse personne indifférent, tant les perturbations de ces derniers temps, dans la distribution, ont suscité des remous, parmi la population, notamment, dans certaines localités considérées comme des points noirs. Les effets négatifs d'une sécheresse endémique, le tarissement des sources souterraines, la vétusté du réseau de l'AEP sont autant de causes qui ont été évoquées pour expliquer la situation. Les 2/3 des forages ont tari soit une perte de 50 à 60% de la capacité totale d'où le recours au transfert des eaux de surface, hors-wilaya et ce, pour répondre à la demande locale dont celle du chef-lieu de wilaya d'atteindre un taux de couverture satisfaisant. 25.000m3/j sont acheminés du barrage de Ain Dalia, en dépit des contraintes techniques rencontrées dans la mise en service du dispositif de conduites et de stations de refoulement. Le wali, lui-même, parlera de l'objectif fixé de parvenir à une alimentation H/24. Actuellement, seuls quelques abonnés en bénéficient. Pour l'avenir, le chef de l'exécutif a révélé l'existence d'un programme de réalisation de 25 nouveaux forages et de 2 puits albiens, dans la région de Negrine. «Nous avions des réserves d'eau souterraine que nous avons consommées en 20 ans », dira le wali M. Mabrouk Baliouz, pour attester, peut-être, d'une surexploitation inconsidérée. Aujourd'hui, selon lui, il faudrait penser à une stratégie et un plan d'action, à moyen terme, pour renouveler les réserves d'eau dont une partie se perdait dans les oueds et se jetait à la mer. Donc, un programme d'envergure pour la rénovation de l'AEP et les autres réseaux de captage et d'assainissement, approuvé par le gouvernement. Le projet du barrage de Oued Mallague, en construction, celui de Saf Saf Ouesra ( 20 millions de m3 ), d'autres ouvrages hydrauliques, en étude, à El Hakika, dans la commune de Ferkane et un autre à Ain Babouche, dans la région de Djarech et Marmouthia. Tout ce plan s'inscrit, finalement, dans la perspective du renforcement des ressources en eau, pour les besoins de la wilaya de Tébessa, évitant, ainsi, le cauchemar vécu l'été dernier par les habitants. Une amélioration est, toutefois, constatée, de même qu'une répartition inégale de cette ressource ce qui devient le souci des autorités de la wilaya. Pour rappel, la quantité journalière disponible et ce, pour l'ensemble de la wilaya est de plus de 20 millions de m3 dont 75% d'origine souterraine et d'appoint par le transfert nord de la commune de Tébessa et ce avec un déficit de plus de 55.000m3/ jour, d'après Sana Cherifi, chef de service exploitation à l'ADE,. Quant à la commune de Cheria qui reste le point noir du dispositif en AEP, la mise en service du forage d'Oum Khaled de 70 L/s pourrait résorber le déficit d'une population de quelque 100 mille habitants. Celle-ci, l'été dernier, recevait de l'eau 1 jour sur 5, avec la perspective d'augmenter le débit jusqu'à 120 litres/seconde. En somme, tout le monde est unanime à dire que la situation de l'AEP connaîtra une certaine amélioration. Pour conclure le wali dira que sans une consommation rationalisée, on ne pourra jamais venir à bout de ce problème.