Promouvoir le devoir de mémoire envers tous les hommes et femmes ayant combattu l'oppression de l'occupant français pendant la Guerre de libération, maintenir le rôle de reconnaissance envers tous les moudjahidine algériens et étrangers, ainsi que ceux tombés au champ d'honneur, ceux non connus et ceux morts après l'indépendance,» Hommes et Femmes» de l'ombre, tel est le but de la journée organisée, samedi dernier, au palais de la culture 'Abdelkrim Dali» de Tlemcen, par l'association des élèves de l'EPS, du collège de Slane, du lycée et des Médersas de Tlemcen (ECOLYMET), en collaboration avec l'APC de Ain-Fezza (daïra de Chetouane), pour rendre un vibrant hommage à la défunte Moudjahida Jacqueline Guerroudj (1919-2015) et à son mari le Moudjahid Abdelkader Guerroudj. Hamza Mekkaoui (P/APC d'Ain Fezza), Guerroudj Tewfik (fils de Jacqueline Guerroudj), Mohamed El Korso (Historien), Hocine Senouci (Moudjahid-colonel à la retraite, ex-pilote de chasse et attaché militaire à Tripoli), Zahia khalfellah (Rescapée de la guillotine, et mémoire vivante de l'atrocité du joug colonial), Zoulikha Bekadour (Membre du bureau de l'UGEMA, qui avait appelé, le 19 mai 1956, à la grève des étudiants), Rabah Amrane (Professeur), et Djawed Sari-Bey, ont usé, pendant plus de quatre heures, de tous leurs savoirs et mémoires (Photos, documents historiques, témoignages directs de moudjahidine et moudjahidate d'ex-compagnons de la Moudjahida Jacqueline Guerroudj ), pour lever le voile sur les multiples facettes de la femme et le parcours combattant de cette héroïne : « Dès le déclenchement de la lutte armée, elle rejoint, avec son mari Abdelkader et sa fille Djamila, les Combattants de la libération (CDL), groupes armés créés par le Parti communiste algérien. Puis elle poursuivra son combat dans l'ALN, après les accords PCA-FLN conclus en 1956 entre Abane Ramdane et la direction du PCA. Arrêtée en 1957, en pleine bataille d'Alger, elle sera condamnée à mort en même temps que Fernand Yveton, qui sera exécuté ». Jacqueline Guerroudj était âgée de 96 ans, mère de 5 enfants et plusieurs fois grand-mère. Elle a toujours vécu en Algérie où, depuis cette année 1948, venant de France, elle fut, à la fin de ses études, affectée comme institutrice à Négrier (Chetouane), près de Tlemcen. Dans cette localité qui portait bien son nom, les paysans pauvres et sans terre étaient écrasés sous le joug colonial. Les conférenciers ont souligné, à l'unanimité, que : « Cette combattante, qui a assumé pleinement son rôle durant la guerre de libération, continuera toujours à inspirer les nouvelles générations pour sa ferme et courageuse abnégation, la constance de son engagement et de ses convictions, sa modestie et sa sensibilité humaine ». L'assistance, composée essentiellement des membres de l'ECOLYMET, était venue en nombre pour découvrir cette grande dame courage de l'Algérie colonisée, qui a été capturée, torturée et condamnée à mort, à l'instar de Djoher Akrour, Zahia Khalfallah, Djamila Bouazza, Baya Hocine, Djamila Bouhired, Djamila Boupacha et d'autres qui ont voué leur jeunesse à la patrie et sacrifié leur vie pour elle, donnant une leçon de courage à leurs bourreaux. « Nous ne devons pas oublier les sacrifices consentis par tous ces hommes et femmes, algériens et étrangers, qui se sont donnés corps et âme à la cause nationale, pour se libérer du joug du colonialisme. Ils ont affronté tous les dangers, subi les pires sévices dans les geôles coloniales et avaient pour seul dominateur commun : vaincre ou mourir », a indiqué à notre journal le président de l'ECOLYMET, Dr Mesli Abderrahim.