Un hommage posthume a été rendu à Jacqueline Guerroudj, lors d'une rencontre organisée samedi au palais de la culture "Abdelkrim Dali" de Tlemcen, en présence d'élèves et de compagnons de lutte de cette moudjahida qui a travaillé comme institutrice dans la région à l'époque coloniale. Jacqueline Guerroudj, d'origine européenne, est parmi les combattantes acquises pour l'indépendance de l'Algérie et le recouvrement de sa souveraineté. Elle a adopté l'idée d'indépendance depuis son entrée au pays, menant un dur combat contre l'occupant français, a rappelé Dr Mesli Abderrahim, président de l'association des anciens élèves du collège de Slane et l'école franco-musulmane de Tlemcen "ECOLYMET", initiatrice de cette rencontre. L'historien Mohamed Korso a indiqué que Jacqueline a choisi l'Algérie comme pays et ne l'a jamais quitté, ajoutant qu'elle fut parmi les combattantes emblématiques durant la guerre de libération nationale qui méritent tout le respect et la considération. Un ancien élève de la défunte moudjahida, Hamza Mekkaoui, président actuel de l'assemblée populaire communale d'Ain Fezza (Tlemcen), qui avait accueilli Jacqueline à son arrivée en Algérie, a souligné que les familles de cette commune se souviennent de cette femme française qui a œuvré pour faire sortir le peuple de l'obscurité, de l'ignorance et de l'esclavagisme, proposant de baptiser l'artère principale de cette commune au nom de Jacqueline Guerroudj en guise de reconnaissance à son attachement et sa bravoure pour l'Algérie. Mme Bakour Zoulikha, une des compagnons de lutte de Jacqueline a revisité le parcours militant de cette dernière, née à Rouen (France) en 1919 et a rejoint l'Algérie en 1948 comme institutrice de langue française à l'école de Chetouane près de la ville de Tlemcen entre 1948 et 1955. Après avoir épousé le moudjahid Abdelkader Guerroudj dit Djillali, elle a rejoint le réseau du comité de défense des libertés puis le Parti communiste algérien. Dans les années 50, elle fut désignée élément de contact dans le cadre des commandos de l'Armée de libération nationale (ALN). Jaqueline fut arrêtée en 1957 et jugée condamnée à mort avec un groupe de militants avant d'être graciée suite à une campagne internationale pour la libération du couple Guerroudj. Elle demeura ensuite fidèle à l'Algérie jusqu'à sa mort en juin 2015. Son corps a été inhumé au carré des chouhadas d'El Alia (Alger).