Après avoir été la première à réagir aux révélations d'Edward Snowden, en lançant des critiques virulentes à l'encontre du gouvernement américain, la société Microsoft passe à l'attaque. Le géant du software rejoint Mozilla, l'éditeur du navigateur Firefox, et plusieurs organisations de défense des libertés civiles, pour appeler l'administration américaine, via une pétition, à mettre un terme à la collecte en masse des données, pratiquée par l'Agence américaine de la sécurité NSA. Dans une lettre adressée au président Barack Obama, au directeur du renseignement national et aux membres du Congrès, les dirigeants de cette coalition appellent à mettre en place des réformes pour apporter plus de transparence au Patriot Act, mis en place en octobre 2001, après les attentats du 11 septembre. Selon Fred Humphries, vice-président des affaires gouvernementales américaines pour Microsoft, ces réformes seront d'une nécessité absolue dans la mesure où elles modifieraient la méthode de la NSA utilisée dans la collecte en masse des métadonnées. Selon lui, les compagnies IT doivent jouer la carte de la transparence dans le traitement des demandes d'informations qu'elles reçoivent de la NSA. Pour rappel, en 2013, Microsoft avait comparé les actes de la NSA à celles des cyberpirates. Aujourd'hui, le titan de l'industrie du logiciel n'hésite aucunement à considérer l'agence gouvernementale américaine comme une menace sérieuse contre la croissance du marché du Cloud Computing. En clair, Microsoft voit donc son projet de migration du statut de fabricant de logiciels pour ordinateurs et terminaux vers celui de la compagnie «Cloud-First», menacé par l'insistance du gouvernement américain à utiliser la NSA et le FBI pour intercepter clandestinement les données privées des usagers stockées dans les serveurs Cloud. Cependant, pour certains analystes de la presse US, la sortie inattendue de la firme de Redmond serait en fait justifiée par la décision du département américain de la Justice de considérer les données des messages électroniques, adressées par l'hôte Outlook.com, recherchées par l'ensemble des services de sécurité américains et ce, en raison du changement de leur lieu de stockage. En effet, depuis quelques mois, Microsoft a délocalisé le stockage Cloud de sa messagerie électronique vers un datacenter situé en Irlande. Il rejoint donc la coalition anti-NSA pour consolider la confiance dans la technologie à travers sa revendication de réformes législatives significatives en vue de trouver un compromis entre la sécurité numérique et la vie privée des usagers.