Suite à la polémique provoquée par l'affaire de l'ex-consultant de la CIA, Edward Snowden, actuellement réfugié en Russie, le président des Etats-Unis a annoncé une réforme du Patriot Act, qui permettait depuis les attentats du 11 Septembre 2001 beaucoup de libertés aux agences du renseignement US. Après un long silence sur cette question des services du renseignement, qui empoisonne les relations avec de nombreux pays européens, notamment la Russie, le président américain est sorti de son mutisme vendredi lors d'une conférence de presse, dont une bonne partie à été consacrée à ce sujet brûlant. Barack Obama a donc annoncé des réformes dans la surveillance des communications au nom de la "transparence" et de la "confiance", mais a démenti tout abus, après la polémique déclenchée par les révélations d'Edward Snowden. Revenant sur les programmes de l'Agence de sécurité nationale (NSA) mis en lumière par les révélations d'Edward Snowden, un ancien consultant réfugié en Russie, Barack Obama a dit sa volonté de "travailler avec le Congrès pour mettre en place des réformes appropriées" de la disposition du Patriot Act qui chapeaute ces opérations. Il y a lieu de rappeler que le Patriot Act est un ensemble de lois sécuritaires adoptées peu après les attentats du 11 Septembre. L'un de ses articles a été utilisé par l'administration pour justifier la collecte des métadonnées téléphoniques (durée des appels, numéros appelés) par la NSA, puissante agence chargée des interceptions électroniques. Promettant "une nouvelle ère" dans le renseignement avec "davantage de supervision, davantage de transparence et de garde-fous", le locataire du bureau ovale a affirmé comprendre "les inquiétudes de ceux qui craignent qu'il pourrait y avoir des abus", tout en assurant que les Etats-Unis ne souhaitaient pas espionner "les citoyens ordinaires". Le programme de collecte des métadonnées, dénoncé par Edward Snowden début juin, est "un outil important dans nos efforts pour prévenir les complots terroristes", a toutefois rappelé Barack Obama, lequel, interrogé sur le jeune consultant, a estimé qu'il n'était pas "un patriote". Parmi les mesures envisagées, le président américain a évoqué le renforcement de la supervision par la Cour de surveillance du renseignement étranger (la FISC), un tribunal secret de 11 juges qui autorise la NSA à réclamer auprès des opérateurs téléphoniques et Internet les données de leurs clients. Jusqu'à maintenant, les juges tranchaient sur des requêtes du gouvernement sans contradiction. Le président a dit qu'il envisageait d'instaurer "une voix indépendante" dans le dialogue avec la cour pour assurer l'équilibre entre sécurité et vie privée. Autre mesure, la divulgation "d'autant d'informations que possible sur ces programmes" de surveillance, a énuméré Barack Obama. "Nous avons déjà déclassifié un nombre d'informations à propos de la NSA sans précédent. Mais nous pouvons aller plus loin", a-t-il expliqué, évoquant notamment la base légale du programme de collecte des métadonnées. Le département de la Justice a d'ailleurs publié dans la foulée un tel document. À signaler que la NSA nommera un responsable chargé de la vie privée et des libertés publiques tandis qu'un site Internet "servira de plate-forme à davantage de transparence" sur "ce que font et ne font pas" les agences de renseignement, a annoncé le président américain. "Quant aux autres dans le monde, je veux encore une fois rappeler que l'Amérique n'est pas intéressée par l'espionnage des gens ordinaires", a-t-il plaidé. "Toutes ces mesures sont destinées à faire en sorte que les Américains puissent avoir confiance dans le fait que nous respectons nos intérêts et nos valeurs", tout en menant des opérations de renseignement, a encore dit le président des Etats-Unis. Par ailleurs, Barack Obama, qui s'est entretenu jeudi avec des dirigeants d'entreprises de télécommunications et d'internet à la Maison-Blanche, a également décidé de créer un groupe d'experts pour passer en revue les opérations de surveillance de son pays. Il leur commandera un rapport d'ici à la fin de l'année, selon un haut responsable de la Maison-Blanche. M. T Nom Adresse email