En juin et juillet 2013, Snowden rend publiques par l'intermédiaire des médias, notamment du Guardian5 et du Washington Post6, des informations classées top-secrètes de la NSA concernant la captation des métadonnées des appels téléphoniques aux Etats-Unis, ainsi que les systèmes d'écoute sur internet des programmes de surveillance PRISM et XKeyscore du gouvernement américain, ainsi que le programme de surveillance Tempora du gouvernement britannique. Justifiant ces révélations, il indique que son " seul objectif est de dire au public ce qui est fait en son nom et ce qui est fait contre lui ". Edward Snowden, cet ancien informaticien et consultant des services de renseignements américains, âgé de 30 ans, a eu le courage de défendre les libertés en prouvant au monde entier que les Etats-Unis, son pays, violent la vie privée de l'humanité entière. Il a démontré que cet Etat qui donne sans cesse des leçons de démocratie et de morale au reste de la planète se comporte en réalité comme le " Big Brother" le plus totalitaire. Edward Snowden a démontré par que les agents de la NSA au-dessus de toute justice espionnent leurs propres concitoyens américains, les Etats souverains, les concurrents commerciaux des USA et même leurs alliés (Téléphones, mails, ordinateurs) rien n'est respecté. Un espionnage au sens propre du terme et qui a pour but d'augmenter les profits des multinationales américaines qui "volent" le monde entier. "Aujourd'hui, les 300 personnes les plus riches de la terre possèdent plus que les 3 milliards des plus pauvres, et cela est possible seulement grâce au pillage des ressources naturelles, à l'exploitation du travail, à la criminalité économique et à des guerres jamais humanitaires. C'est pour briser ces résistances à ces multinationales voleuses que les voyous de la NSA nous espionnent, et qu' Obama les protège". Obama, s'est fâché parce que la Russie, qui n'a pas de traité d'extradition avec les USA a refusé de livrer Snowden. Selon nombre de commentaires, Moscou à travers on refus à épargner à l'ancien informaticien la torture et la prison à vie, qui devaient être infligés à cet héros Bradley Manning qui révéla des milliers de mensonges des dirigeants de la Maison-Blanche. Les mêmes sources rappellent que les Etats-Unis ont toujours refusé d'extrader les criminels qui leur avaient été utiles! Même quand il y avait un traité. En 2003 et en 2007, ils ont refusé d'extrader les agents de la CIA coupables de kidnappings politiques en Italie. En 2010, ils ont refusé d'extrader leur protégé Luis Posada Carriles qui avait placé une bombe dans un avion cubain, tuant 73 personnes. En 2010, ils ont également refusé de livrer l'ancien président bolivien Gonzalo Sanchez de Lozada, qui avait massacré les Indiens Aymara, mais était protégé par la CIA et avait engagé des lobbyistes du parti démocrate. En somme, jamais l'administration américaine républicaine ou démocrate ne livre à la Justice ses complices, même pour les crimes les plus horribles. Edward Snowden à travers ses multiples déclarations à la presse, s'est dit satisfait. "Mission accomplie, j'ai déjà gagné. Dès que les journalistes ont commencé à travailler, tout ce que jamais essayé de faire jusque-là a été validé". Snowden a révélé, via des documents publiés par la Washington Post et The Guardian, que le renseignement américain utilisait deux programmes secrets de surveillance de communications. L'un permet la récole depuis 2006 aux Etats-Unis des données d'appels téléphoniques, l'autre, nommé Prism, vise à intercepter les communications d'internautes étrangers se situant hors des Etats-Unis "je voulais pas changer la société, je voulais donner à la société l'occasion de décider si elle voulait se changer elle-même". Il reconnait avoir navigué à vue, sans savoir si le public le suivrait. Mais il a réussi au-delà de ses propres ambitions, a-t-il reconnu, au point d'ébranler la NSA, dont les méthodes font désormais l'objet de sévères critiques, y compris au sein de la société américaines. "Par exemple, les écoutes massives qu'un juge fédéral a décrites comme un système orwellien probablement anticonstitutionnel. Je n'ai pas essayé de démolir la NSA, au contraire, je travaille à l'améliorer. Ce sont eux qui m'ont choisi pour démontrer leur système, il fallait bien qu'il y ait quelqu'un qui commence". Edward Snowden a toujours affirmé ignorer les attaques que la NSA a lancées contre sa personne. "Qu'ils disent ce qu'ils veulent. Il ne s'agit pas de moi". Dans cette affaire, tout le monde aura remarqué l'hypocrisie des dirigeants européens. "Faisant semblant de découvrir un espionnage auquel ils ont collaboré et qu'eux-mêmes pratiquent depuis longtemps. Protestant deux minutes du bout des lèvres pour ne pas offusquer le parrain US dont ils sont le paillasson. Accordant l'asile politique à une Femen anti-Poutine et la refusant aux défenseurs des libertés Snowden". Des contradictions passées sous silence par les grands médias occidentaux. Traître pour les uns, héros pour les autres, Snowden affirme avoir fait ces révélations parce qu'il ne pouvait "permettre au gouvernement américain de détruire la vie privée, la liberté d'Internet et les libertés fondamentales des personnes avec ce système gigantesque de surveillance qu'ils sont en train de bâtir secrètement".
Un avant et un après Edward Snowden Alors que la justice américaine s'embrouille sur la constitutionnalité (ou non) de la collecte d'informations de masse par la NSA, Edward Snowden s'est récemment exprimé à deux reprises dans les médias. Et quoi que l'on puisse en penser, l'affaire Snowden n'est pas anecdotique. Il y aura bien un avant et un après Snowden. Aujourd'hui, nous avons le choix entre dire qu'Edward Snowden est l'homme de l'année 2013, ou qu'il est l'homme de la semaine. Dans deux interviews minutieusement planifiées, l'une ce mardi, pour le journal américain le Washington Post, l'autre mercredi pour la chaîne de télévision britannique Channel 4, Edward Snowden a souhaité, à sa façon, aux Américains et à leur allié anglais... un joyeux Noël. On se souvient que l'informaticien travaillant pour la NSA a fait la une des journaux tout au long de l'année 2013 en rendant public des documents américains ultra-secrets qui mettent à jour un système global de surveillance de masse. Des millions d'email ; des milliards de coordonnées téléphoniques. On a appris aussi que les Américains espionnaient des chefs d'entreprise, le commissaire européen en charge de la concurrence (alors qu'il menait une enquête contre Google et Microsoft), la présidente du Brésil et même le téléphone portable d'Angela Merkel.
Snowden est-il satisfait de l'écho qu'ont eu ses révélations ? "Mission accomplie", dit Snowden. "J'ai déjà gagné", répété-t-il. La question de la vie privée sur internet est, selon lui, désormais posée. C'est aux citoyens maintenant de prendre le relais et de se battre pour protéger leur vie privée. "Ça compte", répète-t-il depuis la Russie, où il a obtenu l'asile politique. Et dans l'interview britannique, ce jeune homme se permet même de dire aux Anglais, dont il a montré qu'ils travaillaient main dans la main avec les Américains, qu'ils sont en train de créer une société "orwélienne" (du nom de leur écrivain national, George Orwell, l'auteur du roman 1984)... Les Anglais apprécieront.
Que pense-t-on aux Etats-Unis de ces révélations ? Eh bien, que Snowden est un traître... ou un héros. L'opinion publique en fait est plus divisée qu'on pourrait le croire. Au-delà de 30 ans, les Américains pensent à plus de 60 % que Snowden doit être condamné pour haute trahison ; en revanche, entre 18 et 30 ans, ils ne sont plus qu'un tiers à le vouloir. En gros, les jeunes Américains le soutiennent et les moins jeunes l'accablent. Et il y a plus : Snowden est considéré comme un traître sur la Côte Est, à Washington notamment, mais il pourrait bien devenir un héros sur la Côte Ouest, dans la Silicon Valley en particulier. Il est simplement dommage que ces révélations ne concernent que les Etats-Unis : on aurait tellement aimé cette année découvrir un Snowden chinois, russe ou iranien et je suis sûr que les Américains en auraient fait un héros ! L'affaire Snowden prouve peut-être, et paradoxalement, que les Etats-Unis sont une vraie démocratie avec de vrais contre-pouvoirs.
Ces révélations risquent-elles de les affaiblir ? Oui. Récemment, huit géants de l'internet américain, dont Google, Facebook, Microsoft, et Apple ont publié une lettre ouverte au président Obama pour lui demander plus de transparence dans l'espionnage numérique. Ils craignent pour l'économie numérique. Facebook a peur que les jeunes ferment leur compte, Google craint pour son moteur de recherche et Yahoo pour le nombre de ses clients. Surtout, les géants du "cloud" américain, comme Amazon, Dropbox ou Google, qui conservent des masses de données à distance, dans leurs serveurs, craignent qu'on ne leur fasse plus confiance. Barack Obama vient d'ailleurs d'inviter ces patrons de la Silicon Valley pour une réunion à la Maison Blanche, pour les écouter et les rassurer : la rencontre, très médiatisée, à durer plus de deux heures.
Que dit la justice américaine ? Tout récemment, un juge fédéral de Washington, pourtant nommé par George Bush a, pour la première fois, estimé que la collecte d'informations de masse de la NSA était arbitraire et qu'elle violait la constitution américaine. Et ce vendredi, un autre juge fédéral, cette fois de New York, a estimé, au contraire, que ces collectes étaient légales. La presse américaine estime donc que la Cour Suprême devra à terme se prononcer sur le sujet. Barack Obama a aussi commandé un rapport et il est plus que probable que le président s'exprime au début de 2014 dans un grand discours pour rassurer les Américains et recréer de la confiance avec les alliés des Etats-Unis.
Cela veut-il dire que les Américains ne sont pas au clair avec ce qu'ils ont fait ? Exactement. Espionner des terroristes potentiels ne suscite, en soi, guère de débats aux Etats-Unis. Les cibles individuelles font consensus. Par contre, collecter systématiquement, en masse, des milliards d'informations sur des millions de citoyens sans avoir de soupçons à leur égard est à la fois inédit et juridiquement contestable. Car en fait, il existe un amendement de la Constitution américaine, le 4ème amendement, qui est très clair sur ce sujet. Il protège la vie privée et interdit toute forme de "quête non raisonnable". Il y a plus. L'une des principales décisions de la Cour Suprême américaine concerne la vie privée. Baptisée "Katz versus United States", en 1967, elle a étendu ce 4ème amendement aux technologies de la communication.
Au niveau international que peuvent craindre les Américains ? On peut penser d'abord que la gouvernance d'internet va être affectée. Si jusqu'à présent les Américains ont pu garder la main sur l'architecture d'internet et les noms de domaines, ce n'est plus tenable. Une réforme de la gouvernance d'internet est indispensable. L'Europe, de son côté, veut faire payer des impôts aux géants du Net, les fameux GAFA (pour Google Apple Facebook et Amazon). Ça tombe bien : avec l'affaire Snowden, elle a un nouveau moyen de pression. Cela passe par une harmonisation de la TVA en Europe et une taxation des sites internet dans le pays où ils font leur commerce. Ce sera un des sujets clé de 2014. Le Brésil, tout comme l'Indonésie, veulent aller plus loin : Dilma Roussef veut une loi pour re-territorialiser toutes les données des Brésiliens. Elle devrait être en débat en 2014. Ce mouvement est en train de se développer partout et on peut s'attendre à de plus en plus de régulations nationales en ce qui concerne internet. On le voit : l'affaire Snowden n'est pas anecdotique. Le Washington Post a déclaré mardi que Snowden était "l'homme de l'année 2013". Et en 2014, de nouveaux documents devraient être rendus publics, puisque Snowden en aurait piraté plus de deux millions : de quoi alimenter durablement le débat. Dans l'histoire d'internet, c'est un tournant : Il y aura un avant et un après Snowden.