Le président américain défend, vaille que vaille, la puissante agence chargée des interceptions électroniques qui reste, à ses yeux, « un outil important dans nos efforts pour prévenir les complots terroristes ». Bousculée par l'affaire Edward Snowden, l'administration américaine montre patte blanche et promet plus de transparence. Dans la foulée des menaces de d'attentats contre les ambassades américaines, brandies par al Qaïda, le président américain, Barack Obama, a animé, vendredi, une conférence de presse dans laquelle il tracé les contours de sa nouvelle politique du renseignement. Une nouvelle orientation qui ne sera pas sans influence sur les grandes lignes de la politique étrangère américaine. C'est ainsi que M. Obama a dit sa volonté de « travailler avec le Congrès pour mettre en place des réformes appropriées » de la disposition du Patriot Act qui chapeaute ces opérations, mis en place par son prédécesseur, George W. Bush, peu après les attentats du 11-Septembre. Et dont l'un des articles a été utilisé pour justifier la collecte des métadonnées téléphoniques (durée des appels, numéros appelés) par la NSA.Tout en avouant comprendre « les inquiétudes de ceux qui craignent qu'il pourrait y avoir des abus », bien que « les Etats-Unis ne souhaitaient pas espionner les citoyens ordinaires », le chef d'Etat US promet une « nouvelle ère » dans le renseignement, avec « davantage de supervision, de transparence et de garde-fous ». Parmi les mesures envisagées, le patron de la Maison Blanche a évoqué le renforcement de la supervision par la Cour de surveillance du renseignement étranger (la FISC), un tribunal secret de onze juges qui autorisera la NSA à réclamer auprès des opérateurs téléphoniques et Internet les données de leurs clients. Le président US envisage également d'instaurer une « voix indépendante » dans le dialogue avec la Cour pour assurer l'équilibre entre sécurité et vie privée. Et il annonce la nomination prochaine d'un responsable chargé de la vie privée et des libertés publiques à la NSA et l'ouverture d'un site Internet qui « servira de plate-forme à davantage de transparence » sur « ce que font et ne font pas » les agences de renseignement.« Toutes ces mesures sont destinées à faire en sorte que les Américains puissent avoir confiance dans le fait que nous respectons nos intérêts et nos valeurs », a-t-il soutenu. Au sujet du « fauteur de trouble » Edward Snowden, M. Obama s'est montré particulièrement dur. Pour lui, l'ancien agent n'est pas un « patriote ». « Il aurait dû venir se défendre devant la justice américaine au lieu de demander l'asile à la Russie », a-t-il souligné non sans égratigner son homologue Vladimir Poutine et s'interroger sur « la direction que le président russe veut mener son pays ».