Après d'importants travaux de réhabilitation le service de psychiatrie du centre hospitalo-universitaire d'Oran ouvrira ses portes dans les prochains jours. Cette structure dont la rénovation a coûté près de 52 millions de dinars sera aussi dotée d'un service de liaison. Il s'agit d'un service de médecine spécialisé en neurologie et en physiologie nerveuse qui aura pour mission d'assurer une prise en charge hospitalière multidisciplinaire et un accompagnement psychologique des personnes en fragilité sociale. Le centre a aussi pour but de venir en aide aux familles de ces malades pour éviter les rechutes et les suicides. L'unité de liaison comprend un service d'accueil des urgences psychiatriques et une unité de prise en charge des patients ayant des troubles psychiques. Les psys de liaison ont pour mission d'intervenir dans l'ensemble des services de l'hôpital, plus souvent à la demande du personnel hospitalier que des malades eux-mêmes. Mais ils doivent aussi faciliter l'hospitalisation de malades présentant des troubles psychiatriques antérieurs ou des comportements de dépendance, s'occuper de l'entourage familial des patients, accompagner les deuils, gérer le stress des équipes soignantes L'objectif spécifique de la psychiatrie de liaison est de réduire la séparation entre la psychiatrie et les autres domaines médicaux dans le cadre d'un centre hospitalier général et d'améliorer la qualité des soins administrés aux patients atteints d'affections psychiques et physiques. Ainsi, la prise en charge par les nouveaux services du pavillon 35 vise à alléger le poids des souffrances de ces malades sensibles tout en leur assurant un suivi médical. Cette unité vient à point nommé. Les malades mentaux errants envahissent la ville d'Oran. Ces malheureux représentent, dans de nombreux cas, un véritable danger pour les citoyens et même pour eux-mêmes. La maladie mentale est généralement associée à la violence et à la dangerosité. Certes, le phénomène n'est pas nouveau, mais il devient inquiétant surtout que la majorité de ces aliénés mentaux s'attaque aux passants et notamment aux femmes. Certains d'entre eux sont munis de pierres, de bâtons et d'autres objets dangereux. Malgré l'absence de chiffres officiels récents, on peut constater que le nombre de personnes atteintes de troubles psychiques livrées à elles-mêmes dans les rues d'Oran reste effarant. Leur prise en charge pose plus que jamais un grand problème. Ces malades se font plus nombreux au début de ce printemps, on les trouve partout dans les rues, souvent en train d'agresser les passants. Malgré l'importance croissante de ces pathologies dans la région ouest, Oran ne dispose pas de suffisamment d'infrastructures psychiatriques. Les spécialistes affirment que dix nouveaux cas de troubles mentaux sont enregistrés quotidiennement au niveau des dispensaires d'hygiène mentale d'Oran et au niveau du service de psychiatrie du CHU d'Oran (pavillon 35), sans compter les cas pris en charge au niveau des cliniques privées. La majorité des cas sont traités en ambulatoires, les autres sont pris en charge au niveau de l'EHS de psychiatrie de Sidi Chami. D'autre part, avec ses trois services, d'une capacité totale de 470 lits dont 50% sont occupés de façon permanente, l'établissement hospitalier spécialisé en psychiatrie de Sidi Chami ne parvient plus à répondre à une demande croissante en matière de prise en charge de la santé mentale.