Les délégués des médecins résidents des quatre établissements hospitaliers universitaires d'Oran ont décidé lundi à l'issue d'une réunion de coordination organisée à l'EHU 1er Novembre 1954 de lancer une grève de deux jours les 12 et 13 mai en cours ponctuée par un blocus de la faculté de médecine d'Oran «INESMO». Le recours à la grève a été voté à la majorité absolue par les dix huit délégués des résidents. Des préavis de grève seront déposés dans les directions des quatre hôpitaux de la ville, les chefferies de services et la faculté de médecine. Il s'agit en fait d'une grève régionale vu que les médecins résidents d'Oran seront soutenus par leurs collègues des wilayas de Tlemcen et de Sidi Bel-Abbès. Des actions similaires sont prévues dans les prochains jours dans les autres wilayas du pays et essentiellement à Alger et à Annaba. Les délégués des résidents ont annoncé le maintien du «service minimum qui a été défini par l'activité de garde de service et d'urgences». Les résidents ne vont pas répondre toutefois aux activités pédagogiques et de consultations, de contrôles, de fonctions de routine au sein des services d'hospitalisation. «Notre principale revendication demeure l'élaboration d'un carnet du résident. Nous exigeons un nouveau cahier de charges reposant sur des objectifs pédagogiques précis à atteindre, tant sur le plan théorique que pratique, et ceci pour chaque spécialité et pour chaque année d'étude. Nous nous battons pour une formation de qualité avec un système d'évaluation équitable et objectif», affirme un délégué des concernés. Et d'ajouter : «Ce cahier de charges doit comporter des clauses qui astreignent les professeurs de médecine à assurer une formation quotidienne et continue des résidents». Selon ce délégué, certains professeurs «formateurs» ne respectent pas leurs obligations de superviser la formation des médecins résidents. «Certains chefs de service passent l'essentiel de leur temps à l'étranger sans se soucier de notre formation ce qui a eu pour conséquence une formation anarchique et une baisse de niveau», regrette notre source. Les délégués des résidents estiment que l'évaluation pour être juste et fidèle à la réalité des connaissances et des compétences acquises par le médecin résident doit être structurée et continue, reposant sur des objectifs pédagogiques précis. «Ces objectifs doivent être définis en comité où les résidents sont représentés et portés de manière exhaustive sur le carnet du résident afin qu'ils puissent servir de références, de guide à la formation, d'outil fiable pour l'appréciation du degré d'acquisition des connaissances, aussi bien pour le médecin résident dans sa démarche d'apprentissage que pour le formateur dans son évaluation. Une évaluation qui ne pourra alors qu'être objective et documentée puisque factuelle et ne dépendant plus exclusivement d'appréciations approximatives et «d'impressions personnelles». Tous les critères à évaluer (connaissances théoriques et pratiques, compétence à la consultations et aux visites, présentation de dossiers, raisonnement et attitudes cliniques, gestes chirurgicaux et techniques ), mais également ceux relevant des attitudes (sens du travail en équipe, assiduité, comportement face aux malades, orientation éthique, fiabilité et gestion du stress, ), devront y être notés précisément de manière à permettre une évaluation formative continuelle, astreignante, répétée, seule à même de juger de la progression effective du médecin résident dans l'acquisition de ses compétences». «Nous refusons catégoriquement le caractère sanctionnant et validant des examens intercalaires, jusqu'à l'élaboration et l'acquisition de ce carnet, définissant les objectifs pédagogiques. Le carnet est le seul un outil fiable pour l'appréciation du degré d'acquisition des connaissances et un excellent moyen d'évaluation», concluent les délégués.