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Le hideux massacre
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 07 - 05 - 2015

Le calepin de l'Histoire retiendra, avec ténacité, les abominables crimes qui avaient endeuillé nos cités et qui affligent nos cœurs dès l'approche du 08 mai. En effet, ce jour demeure sombre et avec lui nos esprits relisent le nombre important des victimes. Un nombre qui nous oblige à revisiter les sites des massacres pour juste bien voir le vrai visage de la France. Un visage hideux et horrible. La France avait donné l'ordre à ses sbires de tuer, impunément, tous les Arabes. Et oui, toutes les victimes du 08 mai 1945 étaient de simples civils qui n'avaient ni arme, ni bombe et qui ne menaçaient pas, vraiment, la communauté européenne qui vivait en Algérie. Nos frères étaient sortis pour juste, faire la fête et réclamer leur liberté. Une sortie de plein jour, car ils n'avaient rien à cacher. Cependant, les amis de Bouzid Saal ne savaient pas qu'ils avaient rendez-vous avec des bourreaux et des sadiques. Nos frères étaient si heureux car il faisait beau et leurs cœurs chantaient l'hymne de la liberté. La fête était là et l'Algérie voulait sa part du bonheur. La douce Algérie était splendide avec son Haïk blanc qui voilait une partie de son corps de Sirène ou de Houri, évadée du ciel. L'Algérie avait hâte de retrouver, elle aussi, son lot de liesse. La douce dame avait participé pour la libération de l'Europe et surtout de la France. Hé oui, les Maghrébins étaient les pions de cette Deuxième Guerre mondiale. Les Algériens, les Marocains et les Tunisiens faisaient le sale boulot. Les Maghrébins étaient les premiers au front et n'avaient pas le droit de reculer. Le gros de la tâche reposait sur les épaules de ces braves qui étaient là, face à face, avec un ennemi qui ne les menaçait pas vraiment. En effet, la guerre était entre les pays de l'axe et les Alliés. Une guerre que nos guerriers algériens croyaient porteuse de bonnes nouvelles.
Les responsables français avaient avancé l'option de quitter l'Algérie au cas où les Algériens les aideraient à battre l'Allemagne. Une demande alléchante. Nos vaillants combattants avaient accepté alors, à aller mourir pour un idéal: la libération de l'Algérie du joug de l'impérialisme. Nos braves frères n'avaient jamais douté de la parole d'une nation civilisée. Nos lions étaient peut-être un peu naïfs, mais jamais dupes. Nos soldats étaient les enfants d'une race pure et noble. Nos hommes étaient de farouches combattants qui ne craignaient ni les explosions d'obus, ni les sifflements des balles. Nos soldats étaient des génies qui adoraient les terrains dangereux et minés. Les compagnons du ‘Lion' Benboulaid n'avaient qu'un seul rêve : finir la guerre et demander la liberté. Nos hommes avaient le droit à la récompense et ce 08 mai 1945 était l'occasion idéale pour réclamer leur indépendance. En effet, la France était libre et l'Algérie devrait, elle aussi, mettre sa robe de soirée. La fête faisait le tour du monde et nos frères avaient besoin de chants et de rires. Dommage, la fête s'était transformée en cauchemar. Les nationalistes algériens qui avaient l'autorisation de manifester à Sétif avaient été lynchés par toute une population européenne hostile à leur revendication. Le jeune scout Bouzid Saâl était le premier de la liste. Il avait refusé d'abandonner le drapeau national. Un refus qui lui avait coûté la vie et qui déclenchera une émeute où, 110 Européens avaient trouvé la mort. Un acte jugé très grave par les militaires français qui avaient juré de venger leurs morts. En quelques heures, seulement, les rues de Sétif, Guelma et Kherrata s'étaient transformées en arènes. La chasse de l'indigène venait de commencer. Tous les coups étaient permis. La France, la mère patrie ne reconnaissait plus ses fidèles enfants qui avaient participé à son salut et à sa liberté. La France qui prétendait défendre les droits de l'Homme est redevenue une ogresse qui tuait et torturait des femmes, des vieux et des enfants. La France était si méchante et si hideuse. Ces crimes impunis ne sont qu'une preuve tangible du passé noir de cette nation qui prétend, de nos jours, donner des leçons de morale. Elle désire veiller à la démocratisation des pays en développement. La France ne recherche que ses propres intérêts. La France était où quand 80.000 Tutsis furent massacrés au Rwanda en 1994? La France de nos jours qui avait tant pleuré le centenaire du génocide des Arméniens de 1915 va-t- elle évoquer son génocide du 08 mai 1945? Les médias français vont-ils faire le point sur le passé criminel de leur république? Non, la mort de 30 000 ou 45.000 Algériens ne peut être un génocide. Il s'agit d'une mission civilisatrice qui avait pour but d'ôter la vie à tous les opposants. La France avait le droit de nous punir, car nous étions des sous hommes, des indigènes, des êtres nés pour la servir. La France avait le droit de nous torturer et de spolier nos terres et nos biens. Nous étions les voleurs, les menteurs, les ânes et les biques et des hors-la-loi et nous n'avions pas le droit d'avoir des procès légaux. Nous étions les idiots du décor. Nous étions le troupeau et eux les seigneurs. La France est coupable de tant de crimes et nos écrits persistent. Le sang de nos morts nous appelle à dire, haut et fort, le tort fait à nos proches et frères. Les cris raisonnent toujours dans les caves. Les âmes de nos martyrs réclament la reconnaissance d'un crime lâche et non pas d'incidents qui arrivent, en temps de guerre. Alors, qu'ils cessent de nous harceler et de nous narguer avec leur indifférence. Nous étions une nation lettrée et ils avaient tout pris. Nous étions riches et instruits et pendant leur séjour qui avait duré plus d'un siècle et un quart, nous avions tout perdu. Pour l'instant, nous n'avons pas besoin de leur argent, ni de leur technologie. Nous avons besoin d'une reconnaissance d'un tort perpétré par des sanguinaires. Nous avons tant attendu ce pardon qui tarde à venir. Nous avons besoin d'un geste qui nous aide à oublier la souffrance endurée par nos mères. Nous avons besoin d'un geste qui nous laisse croire que les égorgeurs d'hier ont eu le repentir même un peu tardif. Nous ne voulons pas que les Français de notre ère soient des copies de Meursault (le personnage fictif de l'œuvre d'Albert Camus «L'étranger»). La mort de nos frères nous rappelle des atrocités que les jeunes de nos jours devraient bien enregistrer, s'ils désirent bâtir une forte cité. Nos enfants qui devraient aussi ne jamais faire confiance en ceux, qu'hier, pillaient et volaient leurs voisins et qu'aujourd'hui se conduisent comme des justiciers à la recherche d' assassins. Nous désirons que ce 08 mai 2015 soit un jour de recueillement et de prière. Un jour de réflexion et de méditation. Nous leur dirons, à travers cette tribune, que l'Algérie ne meurt jamais car des hommes braves veillent sur sa sécurité. Nous les informons aussi, que l'Algérie reste debout et toujours fidèle au serment fait aux Martyrs. Ils devraient cesser leur rôle de faiseur des républiques, l'Algérie ne ressemble guère à la Tunisie, ni à la Syrie, ni à l'Egypte, ni encore à la Libye. L'Algérie déjoue tous les complots de ses ennemis. L'Algérie pardonne, mais n'oublie guère. Elle demeure le bastion des révolutionnaires. Sa guerre contre les Français fut et reste l'une des plus nobles entreprises de libération. Une guerre si belle et si rude et que les jeunes, d'aujourd'hui, devraient vénérer. Une guerre riche en enseignements.
Pour finir, nous invitons toutes les nations de ce bas monde à prier, en ce 08 mai 2015, à la mémoire de toutes les victimes qui ont été abattues injustement . Nous voulons que cette journée soit celle du pardon, de l'amour. Une journée du repentir, de l'aveu et de l'excuse. Une journée où nous revisiterons le passé afin de tirer des leçons qui nous aideraient à, toujours, œuvrer pour la victoire du bien sur le mal.


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