Levée de boucliers au quartier El Akid Lotfi contre un nouveau projet de promotion immobilière, dont les travaux d'excavation ont été entamés, cette semaine, sur un terrain situé en face des immeubles dits de' Batior'. Dans une lettre adressée au wali d'Oran, et dont une copie nous a été remise, hier, les habitants d'El Akid Lotfi interpellent, directement, le chef de l'exécutif, l'appelant à user de son autorité, afin de « sursoir à tout nouveau projet de construction d'immeubles » dans le quartier. Les rédacteurs de la lettre qui a été accompagnée d'une pétition portant les noms d'une cinquantaine de signataires, ne manquent pas de souligner, au passage, leur besoin « de projets d'utilité publique (mairie, marché couvert, espaces verts, infrastructures sportives ) au lieu de nouveaux projets d'habitations qui ne vont qu'accentuer, davantage, les problèmes existant en matière de manque d'équipements. Interrogé sur le sujet, le président de l'Association du quartier, El Mousalaha', M. Yahiaoui Lahouari, s'est dit « étonné de cette frénésie sur les projets d'habitat promotionnel, alors que le quartier souffre de manque accru d'infrastructures de base ». Pourtant a-t-il enchaîné, « en tant que représentants de la société civile, nous sommes en contact permanent avec les autorités locales (wilaya et services de la commune), avec lesquelles nous tenons des réunions régulières pour, justement, échanger les visions et points de vue, sur ce qu'il y a lieu de faire pour assurer un développement durable et concerté. Le manque accru en équipements publics dont souffre notre quartier et les aspirations de nos citoyens sont, donc, bien connus par les pouvoirs publics. De ce fait, on ne peut que s'étonner de constater que les projets affectés au quartier aillent dans le sens complètement opposés à nos attentes et à nos besoins. A quoi sert cette démocratie participative qu'on nous serve à toutes les sauces dans les discours officiels si dans les faits, les aspirations des citoyens sont complètement ignorées, au profit d'intérêts particuliers d'une poignée de promoteurs », se demande le président d' El Moussalaha'. Pas plus tard que le mois de janvier dernier, a-t-il rappelé, nous avons dû signaler aux pouvoirs publics, le cas d'un terrain qui devait abriter le projet d'une piscine et qui a été détourné de sa vocation pour être affecté dans le cadre du Calpiref' à un promoteur privé pour servir de site à une unité de fabrication de filets de pêche. Le site a finalement été sauvé grâce à l'intervention personnelle du wali d'Oran, qui a restitué le site à sa véritable vocation. M. Yahiaoui ne manque pas de signaler un autre projet de promotion immobilière approuvé dans le cadre du Calpiref', toujours à El Akid Lotfi, et affecté sur un terrain de 1.800 m2, situé à proximité de la polyclinique El Akid Lotfi. « C'est tout de même étrange d'opter, systématiquement, pour des projets de promotions immobilières, à fortiori dans un quartier où l'on compte, déjà, pas moins de 45.000 habitants. Il est grand temps que le Calpiref' révise sa copie et prend en considération les véritables besoins des citoyens, en mettant fin à ce bradage des dernières parcelles de terrain. Le président d' El Moussalaha' lance, enfin, un appel à l'ensemble des associations de quartier à se mobiliser pour veiller au bon usage des terrains existant, avant qu'il ne soit trop tard.