Le président de l'assemblée populaire communale de Constantine, M. Seif-Eddine Rhiani, a accusé jeudi les responsables du syndicat local des commerçants, en l'occurrence l'UGCAA, d'être derrière la décision prise par les commerçants du marché des Frères Bettou de procéder, aujourd'hui samedi 16 mai, à l'ouverture à l'activité commerciale de cette place marchande qui avait été partiellement détruite par un incendie en février dernier. « Si cela arrive comme les uns et les autres l'ont annoncé, a affirmé le maire, cela serait illégal et constituerait un précédent grave susceptible de porter atteinte à l'ordre public», dira-t-il. « Le marché est la propriété de la commune, précise le P/APC, il a été fermé par arrêté communal. Et c'est dans les mêmes formes qu'il devra être rouvert ». Et cette procédure réglementaire passe par « la constitution d'une commission d'inspection composée de différentes parties, notamment de représentants de la sécurité, de la protection civile et de la Sonelgaz, qui inspectera les lieux afin de juger si les conditions de sécurité et de viabilité sont respectées par le processus de remise en état des locaux réalisé par les commerçants. Cette commission nous livrera ensuite ses conclusions et c'est sur la base de ces conclusions que nous pourrons nous prononcer sur la réouverture du marché », a expliqué le P/APC. Et d'ajouter que « les convocations pour les membres de la commission considérée vont être envoyées lundi prochain sans tarder ». Toutefois, cette vision est contestée par les intéréssés qui ont décidé de rouvrir le marché à l'activité commerciale sans tarder et avaient affiché cela par un avis public qu'ils ont placardé sur la devanture du marché dès lundi passé. « Les commerçants ont pris cette décision en toute liberté et sans intervention de notre part », nous a déclaré, jeudi également, le coordinateur du bureau de wilaya de l'UGCAA, M. Bouhenguel Mohamed Laïd, en ajoutant que « les commerçants sont décidés et qu'ils ne reviendront pas sur leur décision. Ils considèrent que la procédure prônée par le P/APC est longue et fastidieuse et que, de toute façon, elle n'arrange nullement leurs intérêts compte tenu de la proximité du mois de Ramadan d'une part, et du manque à gagner qu'ils ont subi depuis le mois de février dernier quand ils ont vu leurs locaux et leurs marchandises partir en fumée dans l'incendie qui a ravagé une partie du marché ». « Nos commerces étaient notre seul gagne-pain. Et puis nous venons de consentir beaucoup d'efforts et d'argent pour remettre les locaux en état. Et voilà que le P/APC veut nous mettre des bâtons dans les roues », nous ont déclaré dans la foulée des commerçants affairés à mettre la dernière main aux préparations pour être au rendez-vous, aujourd'hui. D'autre part, le responsable du syndicat des commerçants, en nous remettant la copie d'un rapport qu'il a adressé à ce sujet au wali, avec copie au ministère de l'Intérieur, au P/APC et aux services de sécurité, nous a confié que son organisation appuie la décision prise par les commerçants. « Et c'est tout juste, déclare M. Bouhenguel, car nous avons constaté, depuis longtemps, que le président de l'APC ne faisait que tergiverser et reporter, d'une semaine à l'autre, la signature de l'arrêté de réouverture, sans aucune explication plausible, car il aurait pu passer à la constitution d'une commission d'inspection depuis longtemps. Et son attitude négative soulevait la colère des commerçants qui sont maintenant à bout de nerfs».