Le mouvement de contestation des médecins résidents, enclenché, début mai dernier, a débordé, hier, dans la rue après que des centaines de grévistes des structures hospitalières des wilayas d'Oran et de Tlemcen soient descendus, dans une marche, sillonnant les grandes artères du quartier commercial de M'dina J'dida, à Oran. Une marche qui a fait rappeler le grand mouvement de contestation de 2011 des médecins résidents. Les résidents au nombre de 900, selon leur syndicat, ont investi la rue vers 13h, bloquant la circulation automobile sur des axes névralgiques (rue des Frères Niati, place du 11 Décembre 1960 ex-Roux ). Les contestataires ont été encadrés par un cordon de sécurité et les policiers ont fermé plusieurs ruelles dans cette zone, très fréquentée, pour prévenir tout accrochage entre les résidents et les automobilistes. Quelques heures, auparavant, les résidents avaient observé un sit-in régional à l'intérieur de l'hôpital d'Oran avant de se diriger vers le service de Maternité, pour tenir un piquet de grève. «Nous avons choisi de tenir notre piquet de grève, devant la Maternité pour dénoncer les agissements des responsables de ce service qui exercent des pressions sur les résidents. L'accès au service a été, brièvement, bloqué, en signe de contestation», explique un délégué des concernés. Selon ce membre du bureau national du syndicat des médecins résidents algériens (SNMR), le mouvement de contestation a atteint, désormais, le point de non-retour. «Le recours à une grève illimitée est, aujourd'hui, une option à envisager en raison du mutisme de la tutelle qui n'a formulé aucune réponse officielle à nos revendications. Nous comptons, également, supprimer le service minimum, dans les prochains jours», confie ce syndicaliste. Il est à rappeler que le SNMR avait décidé, à l'issue d'une AG des délégués de spécialités, tenue en fin de semaine dernière, à l'amphithéâtre du service de dermatologie de l'hôpital Mustapha Bacha', Alger de reconduire sa grève cyclique de deux jours (mardi et mercredi) et de tenir un sit-in national le 10 juin 2015, devant le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. L'organisation syndicale a, aussi, annoncé le boycott des examens intercalaires quelque soit la forme pour toutes les spécialités et de ne plus reconnaître l'ancien carnet de résident comme moyen d'évaluation. L'AG présidée par le SG du syndicat Mazit Amine et les membres du bureau exécutif, a été consacrée à l'évaluation du taux de participation de chaque wilaya et la rédaction d'une plate-forme précise des revendications communes comportant sept points : la mise en œuvre après consultations d'experts et des représentants des résidents du nouveau carnet du résident comme principal moyen d'évaluation, l'annulation de l'arrêté 709 du 06 décembre 2010, et procéder à l'élaboration d'un nouveau guide régissant le cursus de résidanat, répondant aux normes, mondialement, reconnues, l'amendement de l'arrêté 101 du 11 octobre 2006 relatif à l'organisation et au fonctionnement des comités pédagogiques régionaux et nationaux de spécialités, en prenant en considération le droit des résidents de se faire représenter par un délégué élu dans chaque comité pédagogique, la consultation par le ministère des experts dans tout le processus des réformes proposées, la définition d'un prorata du temps imparti à la formation universitaire, en dehors des structures de stage, inexistant à présent, la révision de la formule du service civil et l'installation d'une commission mixte permanente de formation, garantissant une bonne coopération pour le bon déroulement de la formation spécialisée.