Le Centre hospitalo-universitaire Docteur Tidjini-Damerdji de Tlemcen souffre d'un cruel manque de radiologues. Seuls deux radiologues sont encore en activité, sept ont présenté leur démission pour passer dans le secteur privé ces dernières années. Tandis que deux autres assurent le service à la polyclinique de Boudghène pour des raisons de santé. Une situation qui pénalise aujourd'hui des centaines de patients atteints de pathologies graves qui souhaitent passer une imagerie par résonance magnétique (IRM), un scanner ou une échographie. « On manque d'une manière cruciale de radiologues dans notre hôpital et même à travers les structures sanitaires de la wilaya de Tlemcen. Sincèrement, on n'arrive pas à trouver un remède à ce manque criant de radiologues. Le peu de radiologues qu'on avait, ils ont préféré rejoindre des cliniques privées et quitter l'hôpital. Vraiment, on est inquiet », expliquera un médecin spécialiste du CHU de Tlemcen avec un ton pessimiste. Selon un autre cadre de cet hôpital, la solution à cette défaillance passe par la formation de radiologues et une bonne rémunération. « Un radiologue mal payé est vite tenté par les avantages qu'offre le secteur privé. Il faut donc former et revaloriser le salaire octroyé à ce radiologue. A Tlemcen, le terrain de stage n'est nullement retenu pour cette spécialité, donc, il y a un grand problème de formation de radiologues. Récemment un seul poste budgété a été accordé pour la formation d'un radiologue à Alger, est-ce suffisant ? S'il n'y a pas de radiologues à l'hôpital, celui-ci devient un centre tout court ! La radiologie fait partie d'un système de recherches qui peut élever le niveau de recherches et de formation et permettre des soins de qualité et de haut niveau. Comment pourra-t-on prendre en charge un cancéreux si l'on ne dispose pas de conclusions diagnostiques ou de recommandations de radiologues ? », indiquera ce cadre du CHU de Tlemcen. Selon un autre responsable du CHU de Tlemcen, ce déficit en radiologues a été même soulevé lors de la dernière visite du ministre de la Santé et de la Réforme hospitalière. Il faut souligner dans ce contexte que durant ces dernières années, pas mal de structures sanitaires, y compris le CHU de Tlemcen, se sont dotées de nombreux équipements d'imagerie médicale et d'échographie pour améliorer la qualité des soins des patients, mais ce manque flagrant de radiologues piétine les actes médicaux et la bonne prise en charge des malades. Ce sont les services des urgences médicochirurgicales qui sont les plus touchés, surtout lorsqu'il s'agit d'une urgence de nuit ou le week-end et ce, malgré leur dotation en matériel d'imagerie médicale (scanner et IRM). En outre, de nombreuses cliniques privées dotées d'IRM ou scanner ferment leurs portes aux cancéreux et autres patients, ce qui complique encore plus la situation des malades. A l'heure actuelle, les besoins en soins se multiplient de plus en plus pour la population, mais les radiologues qui sont un maillon précieux du système de santé font défaut. Y aura-t-il d'initiatives urgentes pour lutter contre la pénurie de cette profession si indispensable à la santé du citoyen ?