La Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA) a signé, hier, à Bamako, après les interventions du ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, et de son homologue algérien Ramtane Lamamra, qui a dirigé la médiation internationale, l'Accord de paix et de réconciliation qu'elle a paraphé à Alger, le 14 mai dernier. « Je suis très heureux que nos frères (de la CMA) aient cru à la paix et à la main tendue », déclare « heureux » Ibrahim Boubacar Keita, le président du Mali et de la cérémonie à laquelle ont été conviés le chef de la Mission onusienne, Mongi Hamdi, des représentants de la médiation internationale et de la Plateforme. Cet accord, qualifié par Ramtane Lamamra d'« évènement historique », permettra-t-il le retour de la sécurité et de la quiétude dans le nord du Mali et un isolement des terroristes et des narcotrafiquants ? Une chose est sûre : tous les Maliens et les médiateurs pensent que la réussite de cet accord dépend de sa mise en œuvre. Le 5 juin dernier, la CMA qui a paraphé cet accord de paix à Alger, la veille de sa signature à Bamako le 15 mai dernier par le gouvernement malien et les mouvements de la Plateforme s'est engagée le 5 juin, toujours à Alger à le signer dans la capitale malienne. « Si tout va bien, nous signerons l'accord de paix le 20 juin à Bamako », a annoncé Bilal Ag Acherif, un des responsables de la Coordination. A l'origine de cette décision que les Maliens et la médiation ont beaucoup attendue ? La signature de deux documents de la CMA avec le gouvernement. Le premier porte sur des garanties d'application prévoyant l'« insertion prioritaire et majoritaire des combattants des mouvements politico-militaires », dans les forces de sécurité dans le Nord. Le deuxième, sur des « arrangements sécuritaires ». Parmi ces arrangements : le retrait des troupes de la Plateforme de Ménaka et le passage du contrôle de cette ville à l'armée (malienne) et à la Minusma. En janvier 2014, Ibrahim Boubacar Keita, le président malien, a demandé au président Bouteflika l'aide de l'Algérie pour un dénouement heureux de la crise malienne qui date de 2012. L'Algérie a engagé des rounds de pourparlers exploratoires pour rapprocher les vues des mouvements du Nord-Mali. Le 15 mai dernier, un Accord de paix et de réconciliation nationale au Mali a été signé par le gouvernement malien et les groupes politico-militaires membres de la Plateforme d'Alger. La Coordination pour le peuple de l'Azawad et la Coordination des Mouvements et Fronts patriotiques de résistance, deux des cinq mouvements de la CMA, ont également signé cet accord qui prévoit l'installation d'un comité international de suivi pour son application dès que les mouvements signataires de la Plateforme auront signé le « relevé des conclusions » et « le texte portant arrangement sécuritaire » signés à Alger le 5 juin dernier par la CMA. Dans une tribune publiée, vendredi dernier, à la veille de cette signature à Bamako, les ministres français et néerlandais des Affaires étrangères, Laurent Fabius et Bert Koenders, ce dernier ancien chef de la Mission de l'ONU au Mali (Minusma), encouragent la rébellion à franchir le pas. « C'est un texte signé par tous, qui formera une base solide pour travailler à une paix durable », soulignent les deux chefs de la diplomatie, appelant les parties maliennes à veiller à l'application « de bonne foi de cet accord, de sorte que la population malienne puisse percevoir les dividendes de la paix rapidement ».