L'info qui ressort des déclarations-des redites pour leur quasi-totalité- d'Amara Benyounès, au détour d'un petit point de presse improvisé, sur le site du projet d'un hypermarché, en chantier à Bir El-Djir (Oran-est), se rapporte à une démarche de «protectionnisme» que son département du Commerce va entreprendre, avec celui de la Santé pour « protéger » une unité de production locale spécialisée dans les produits non tissés à usage médical et hygiénique. Le ministère du Commerce va, en effet, saisir le premier responsable du secteur de la Santé pour faire, en sorte, que les produits fabriqués par l'opérateur économique national, en question, ne soient pas importés ou à un taux le plus réduit possible, à tout le moins, dans le cadre de l'approvisionnement des structures de la santé publique, a indiqué, en substance, M. Benyounès, en visite de travail, hier, à Oran. « En visitant l'usine de «Inotis» (entreprise privée implantée dans la Z.I d'Es Sénia, créée en 2003), on a, malheureusement, relevé que cette unité, en dépit de ses exportations vers l'Europe et les Etats-Unis, n'en est encore qu'à peine 15% de sa capacité de production. Cela tient au fait qu'elle fait face à une rude concurrence de certains importateurs des mêmes produits. Le gouvernement a le devoir de protéger cette entreprise nationale. Pour peu qu'on lui donne un coup de pouce, elle passera, à brève échéance, à 70 ou 80% de production. Avec le concours de notre confrère de la Santé (Abdelmalek Boudiaf), qui sera sollicité, à l'effet de revoir la nomenclature des produits médicaux importés, en tenant en compte le fait que ce genre de produits sont fabriqués localement (par Inotis), nous allons défendre cette entreprise », a affirmé le ministre du Commerce, en fin de sa visite. On n'est donc pas loin du fameux appel «consommer algérien », à destination de nos hôpitaux, mais sous une forme contraignante dans ce cas-ci. Il a laissé entendre que son département en fera de même dès qu'il s'agira d'une situation similaire quel que soit le secteur d'activité, dans le cadre du devoir de protectionnisme de l'Etat et de sa politique d'interventionnisme, qui consiste à protéger ses producteurs contre la concurrence des importateurs, et donc, de celle des producteurs étrangers. A cet effet, l'Etat se réserve le droit du recours à un faisceau de mesures de protectionnisme, dont, notamment, donner un frein aux importations du produit ciblé, assorti éventuellement de dispositifs contraignants : barrières douanières, normes contraignantes, freins administratifs...). Mais, également, en encourager les exportations (subventions diverses, incitations fiscales, dévaluation, dumping, priorisation des entreprises nationales, dans les appels d'offres de marchés publics). L'unité «Inotis» d'Oran, entrée en production en 2003, fabrique du tissu non-tissé, à base de polyester et de cellulose, en utilisant le procédé de l'hydro-liage, dont elle exporte une partie de la gamme (habillages et drapages de blocs opératoires, jetables, tenues, casaques, trousses de spécialités, entre autres) vers l'Espagne, la Grande- Bretagne, l'Allemagne, les Etats-Unis et la Chine, selon ses responsables. Intervenant sur un registre lié à ce point, les licences d'importations, en l'occurrence, le ministre du Commerce a tenu à préciser : « Je le réaffirme, aujourd'hui, depuis Oran : les licences d'importation (que compte instituer le gouvernement dans les prochains mois, lequel avant-projet de loi sera soumis sous peu au Sénat) ne sont pas une restriction. Elles ne vont pas concerner tous les produits mais exigées uniquement pour les produits pesant fortement sur les importations ». Amara Benyounès a rassuré quant au respect du principe de la «liberté du commerce», laquelle «reste, totalement, garantie». Par ailleurs, M. Benyounès, qui en voulait pour une « énième preuve, si besoin est, » à la mercuriale affichée au marché de gros de fruits et légumes, premier point de son programme de visite, a déclaré que « les prix de large consommation sont raisonnables, ce mois de Ramadhan», imputant cette «clémence» des prix aux étals, non pas à son département du Commerce mais à l'offre qui dépasse largement la demande, mais également à « la non-rétention et la non-dépense des marchandises ». Lors de son parcours, le ministre s'est, également, enquis, par le biais d'une présentation sommaire sur de la situation de son secteur, dans la wilaya d'Oran, notamment l'état d'avancement des infrastructures comme les sièges des différentes inspections territoriales de daïra, l'inspection régionale, les marchés de proximité, etc. Il a également visité le projet d'un hypermarché privé de la chaîne «Ardis» et la conserverie de thon et de la sardine (HALL) sise ZI Hassi Ameur et qui fait dans l'exportation vers le Canada, l'Arabie Saoudite et la Libye.