Les réserves de change de l'Algérie ont fortement reculé passant de 178,938 milliards (mds) de dollars, à fin décembre 2014, à 159,918 mds à fin mars 2015, a indiqué, ce lundi, la Banque d'Algérie (BA). La première cause est le choc externe résultant de la baisse drastique des cours de pétrole. En clair, les réserves de change ont, quelque part, fondu avec la lourde chute des prix du pétrole, sur le marché mondial. Selon la note sur les tendances, financières et monétaires, au 1er trimestre 2015 de la BA, le baril de pétrole «est passé de près de 110 dollars au premier trimestre 2014 à 75,38 dollars au dernier trimestre 2014 ( ) puis à seulement 54,31 dollars, au cours du 1er trimestre 2015». Elle explique, encore, que «le déficit de la balance des payements et l'effet de valorisation négatif, ont fait que les réserves officielles de change ont baissé». Pour autant, l'institution monétaire rassure sur le niveau actuel des réserves de change, aidé par la très faible dette extérieure qui a atteint 3,383 mds de dollars, à fin mars 2015. Cette chute des prix a impacté, négativement, sur les finances publiques, creusant le déficit budgétaire et érodant, plus rapidement, les ressources du Fonds de régulation des recettes (FRR). Du fait de la baisse des recettes de la fiscalité pétrolière estimée à -28,2% par rapport au 1er trimestre 2014, la capacité de financement du Trésor s'est contractée de 571,6 mds de DA, au 1er trimestre 2015, chutant à 3.916,5 mds de DA, à fin mars dernier (contre 4.488,1 mds de DA à fin décembre 2014 et 5.088,6 mds de DA à fin mars 2014). La BA précise, encore, que pour couvrir le déficit budgétaire qui s'est élargi au 1er trimestre 2015 (476,8 mds de DA), alors qu'il était de 432,3 mds de DA au 1er trimestre de l'année 2014, on a dû puiser, largement dans les ressources du FRR. La note de conjoncture révèle, encore, qu'au 1er trimestre de l'année en cours, la balance des paiements a affiché un déficit record de 10,72 mds de dollars. Une année plus tôt, il n'était que de 98 mds de dollars. En détail, le compte courant de la balance des paiements a enregistré un important déficit de 7,78 mds de dollars au 1er trimestre de l'année en cours, déficit dû, essentiellement, aux prix du pétrole et des exportations, d'une part, et à l'important transfert de dividendes cumulés, d'autre part. La Banque centrale explique, aussi, que la baisse des importations, durant le 1er trimestre 2015, n'a compensé que, partiellement, celui des exportations des hydrocarbures, avec un déficit de la balance commerciale de 4,2 mds de dollars, à fin mars, contre un excédent de 1,3 md de dollars au 1er trimestre 2014. Par ailleurs, et comme autre conséquence, en droite ligne, de la chute des prix, la contraction des liquidités monétaires et quasi monétaires, résultant de la forte baisse des dépôts bancaires, à vue (- 9,52 %) dont principalement ceux de Sonatrach. Afin d'atténuer l'impact du choc externe, la BA recommande aux banques de drainer une fraction de la monnaie fiduciaire, en circulation, en proposant de nouveaux produits financiers et des taux de rendements attractifs. La décision d'imposer le paiement par chèque pour des valeurs dépassant les 100 et 500 millions de centimes fait partie de la solution. Malgré cette situation, les crédits à l'économie ont poursuivi leur progression au rythme de 4,23 %, au cours des 3 premiers mois de 2015 mais en recourant au refinancement auprès de la Banque d'Algérie. Les crédits accordés au secteur public ont progressé de 3,94 % de janvier à mars 2015 contre 4,54 %, au secteur privé et à fin mars 2015, la liquidité globale des banques s'est établie à 2.186,81 mds de DA contre 2730,88 mds de DA, à fin décembre 2014. Par ailleurs, le cours du dinar s'est déprécié de 11% contre le dollar américain, entre fin décembre 2014 et fin mars 2015, suite à la baisse des prix du pétrole.