Le ministre de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville, Abdelmadjid Tebboune veut donner de l'air aux OPGI, asphyxiés par une dette très lourde, en recadrant l'ancien décret portant cession des biens de l'Etat. Hier dimanche, il est revenu sur ce dossier, à la radio nationale où il a confirmé la volonté de l'Etat de céder les logements sociaux à leurs propriétaires, avec le moins de tracasseries administratives et à coût abordable. Le parc national de logements concernés par cette opération est de 500.000 logements, selon M. Tebboune, selon lequel la vente de logements sociaux «va lentement ». «C'est le 4ème décret pour réglementer une vente qui va lentement », a-t-il observé. Le nouveau décret portant cession des biens de l'Etat «consiste en un raccourcissement de la procédure de cession », a-t-il souligné. Contrairement à l'ancienne procédure où le chef de daira et d'autres intervenants alourdissaient la procédure de cession, dorénavant il n'y a, dans cette opération, que les Domaines et l'OPGI. «Le locataire peut, sur une simple demande accéder à la propriété de son logement », a indiqué M. Tebboune. «Il n'y aura plus d'intermédiaire, plus de dossier, une demande d'achat suffit, suivie d'une estimation qui se fera très vite. Les prix sont connus et la procédure devrait aller très vite. C'est une chance unique pour les petites bourses d'être propriétaires de leur logement », a expliqué le ministre. En fait, cette opération de charme pour la cession de logements biens de l'Etat' est menée face au désintérêt des attributaires de logements sociaux pour leur acquisition. De l'aveu même de M. Tebboune, seulement 128.000 logements ont été cédés dans le cadre de la mise en vente des biens de l'état', soit 20% du parc national estimé à 600.000 logements. «A la fin de 2014, il restait 514.000 logements à céder », a précisé le ministre selon lequel les raisons de cette mévente sont que la procédure de cession était jusque-là très lourde. «Les prix ont été baissés à un seuil au-dessous duquel on ne peut descendre, soit 12.000 dinars le mètre carré, plus la déduction des abattements de loyers », a expliqué encore M. Tebboune, selon lequel il y a même «une réduction sur le prix si le paiement se fait par cash ». Pour autant, il a démythifié l'idée selon laquelle il y aurait en Algérie, un million de logements inoccupés. «Il n'y a pas un million de logements vides, il y a autour de 200.000 logements occupés par un tiers, ou quelqu'un étranger à l'attributaire initial », a-t-il précisé, ajoutant que «tous ceux recensés ont été fichés, et il y a une possibilité de régularisation de logements entre familles ». Selon M. Tebboune, le parc national de logements serait de 8,25 millions d'unités. Par ailleurs, il a confirmé qu'il y aura «toujours la réalisation de logements sociaux, en dépit de la crise économique », avant de reconnaître, cependant, que les capacités de réalisation des entreprises du BTP sont faibles, et expliquent la modestie des programmes de logements livrés en une année. «Nous avons des capacités de réalisation de 90.000 logements par an, et les entreprises actuelles ne sont pas capables de réaliser chacune plus de 100 logements par an ». Sur les 300.000 logements prévus pour 2014, «nous en avons réalisés 328.000 logements », a-t-il dit en abordant le programme de logements par location-vente (AADL). Un peu triomphaliste, il va jusqu' à affirmer que «il nous reste environ 500.000 demandes (de logements) à satisfaire à l'échelle nationale. Il n'y aura plus de crise de logements à partir de 2018 ». En outre, il a, également, avancé qu'à la fin de 2015, il n'y aura plus de bidonvilles à Alger et le même objectif le sera à l'échelle nationale, en 2016. Enfin, les pré-affectations des logements LPP se feront, avant la fin 2015, selon M. Tebboune.