La conférence nationale sur l'évaluation de la mise en œuvre de la réforme de l'école a clôuré ses travaux après 48 heures de débats. Des nouveautés sont annoncées. Des changements seront opérés dans l'organisation de l'examen du baccalauréat mais aussi sur les compositions et devoirs scolaires. Le bac professionnel signe son come-back alors que la 5e change de nature. Il en est de même pour le système d'évaluation où il est question d'en finir avec les effets « pervers » des notations. Pour le bac, il a été décidé d'aller vers des épreuves anticipées. Un groupe de travail sera constitué pour travailler sur la question. Il sera chargé de mettre en œuvre les modalités d'application, a indiqué, hier, l'inspecteur général du ministère, Mesguem Nedjadi lors d'une conférence de presse au lendemain de la clôture de la conférence. Il a précisé au sujet de l'application, cette année, de cette décision, que le dernier mot revient à ce groupe de travail qui aura à définir les matières qui feront objet d'anticipation. Selon cette formule, les élèves seront examinés dans les matières secondaires en deuxième année secondaire et les matières essentielles en terminale. Concernant toujours le bac, il a été décidé de réduire le nombre de jours d'examen actuellement de 5. Là encore le même pédagogue a laissé le soin au groupe de travail de se situer sur le point. Comme il a été convenu l'instauration d'une fiche d'évaluation qui a pour objectif d'améliorer la note générale des élèves ayant accompli plus d'efforts durant l'année scolaire. Cette fiche d'évaluation sera prise également prise en compte dans l'orientation universitaire. Par contre, il a été exclu, lors de cette conférence, la possibilité de rétablir le rachat. Autre nouveauté : l'institution du bac professionnel. Mesguem parle d'une décision de grande importance qui « bouleversera toute la société » d'autant qu'elle permettra de créer une brèche à l'université. Une commission intersectorielle sera installée sous peu pour dégager les mécanismes à même de permettre d'aller ver ce type d'enseignement, une « tendance mondiale », a affirmé Farid Benramdane, conseiller chargé des questions pédagogiques au ministère de l'Education. « L'algérianisation » de l'école La conférence nationale sur l'évaluation de la mise en œuvre de la réforme de l'école a signé un véritable retour aux sources. En effet, les recommandations qui ont sanctionné le déroulement des travaux ont mis l'accent sur notamment le respect des langues maternelles et la prise en charge dans les programmes scolaires du patrimoine national. Pour Mesguem, il est vital de prendre en compte en compte la scolarisation de l'enfant les deux première années primaires, son environnement local et sa langue maternelle. Et dans le manuel scolaire, le même responsable a soutenu la nécessité de mettre en valeur l'identité nationale à travers le recours aux auteurs et écrivains algériens et la mise en exergue du patrimoine national. S'exprimant sur la généralisation de l'enseignement de la langue amazigh à travers 20 wilayas, Mesguem a affirmé que ce projet sera bel et bien réalisé. Il a fait savoir que les inscriptions ont déjà commencé. Selon lui, le problème d'encadrement ne se pose pas, puisque les enseignants sont disponibles. Il a indiqué que le ministère est prêt à ouvrir ces classes, notamment à Alger même avec un seul élève. 5e : l'examen change de nature L'examen de fin de cycle primaire (5e année) changera de nature. Il s'agit de mettre œuvre une formule qui permettra d'« identifier les forces et les faiblesses de chaque élève », a annoncé Mesguem. Pour lui, le constat actuel, au-delà du taux de réussite très acceptable (93%), n'est guère rassurant. « Le profil d'entrée et de sortie de l'élève demeure flou », a-t-il souligné. Il a reconnu que les « fondamentaux ne sont pas maîtrisés ». Cette situation exige de changer la nature de cet examen afin de mieux connaître les aptitudes des élèves. La nouvelle forme de l'examen du 5e sera appliquée, selon Mesguem, dès la prochaine rentrée scolaire. En plus de la 5e, le ministère de l'Education compte revoir l'organisation des examens, des compositions et des devoirs scolaires. Selon Mesguem, le temps consacré à ces examens est important et souvent au détriment de l'apprentissage. C'est pourquoi, il a insisté sur l'urgence de procéder à l'allègement de ce temps. « Nous allons revaloriser l'évaluation pédagogique et réduire l'effet pervers de la notation », a-t-il déclaré. La conférence nationale a mis l'accent sur la nécessité de revenir au temps scolaire standardisé qui est de 36 semaines d'enseignement par an. Pour Benramdane, « moins de 36 semaines, ce sont des compétences qui chutent et ce sont des qualifications qui diminuent ». Il est question également, de généraliser le préscolaire. Mesguem a indiqué que d'ici 2017, cette formule sera généralisé afin de donner la même chance à tous les élèves. Actuellement, 50% des élèves bénéficient de cet avantage. L'objectif de cet enseignement est d'éliminer les disparités dans l'enseignement.