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3ème âge, 4ème mandat, 0 loisir
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 05 - 08 - 2015

Saison chaude. Le soleil est un rond-point dans la tête qui tourne. Dans une cité-baril-LSP, une longue file d'enfants devant un trampoline minuscule et un vendeur de jus. C'est le seul loisir d'endroit, entre palmiers des esthétiques-walis et gazon brûlé. Conclusion : le pays a la configuration d'un troisième âge : l'amusement n'y est pas prévu comme priorité pour le régime vieux. A plus de 70 ans, on ne conçoit pas le désir et le plaisir, seulement le souvenir dans la saga nationale. On n'imagine pas que les aires de jeu, le spectacle, la culture (débarrassée de la propagande et des subventions qui la maquent), la course du muscle et la détente comme but dans la vie et pour la nation. Il y a plus de mosquées dans ce pays que de jardins aquatiques pour enfants et cela se vérifie à vue d'œil. Car, d'abord, l'enfance n'existe pas dans le pays et ensuite, le but n'est pas la vie mais sa fin. S'amuser n'est pas pensé comme l'un des moyens de rendre l'Algérie vivable, désirable ou fréquentable par les siens. File des idées. On aboutit à cette étrange conclusion : que faire dans ce pays quand on ne prend pas le Pouvoir ? On s'ennuie. Alors, au bas des cales, on prie ou on rame. Ou on se souvient.
Etonnant ce déni du loisir. A quoi sert le pays si je ne m'y amuse pas après son indépendance ? Où aller en lui si je ne le désire pas. La scène des enfants faisant la queue devant un triste trampoline était douloureuse. Cela éclairait le pays comme un camp de concentration en arrière-plan. Le loisir n'est même pas encouragé pour l'investissement privé ou public, n'est pas imaginé et n'est pas la priorité du wali des lieux, du président du moment. Rien. Le président est vieux et assis. Les régents de la féodalité vont ailleurs quand ils prennent des vacances. Le pays n'est pas érogène. Il est la peau morte d'un martyr. Mais cela reste obsédant : pourquoi personne ne pense à créer une piscine par commune ? Un pôle de loisirs par région ? Libérer l'initiative culturelle pour la sortir du ministère soviétique et en faire une industrie de concurrence ? Il y a de l'argent à gagner dans le rire des enfants. Mais pour cela, il faudrait que l'instinct filial de l'Algérien soit guéri, qu'il invente l'enfance des enfants. Cela rajeunira les lieux et le pouvoir. Donc, donnera à demain une occasion de ne pas être un long hier sans fin et sans issue.
La scène du trampoline se passe à Oran. La seconde plus grande ville du pays. Cela donne une idée sur le sinistre des loisirs dans les autres villes dites de l'intérieur du pays. Cela laisse penser ce qu'est le loisir quand on vit dans un village : du désert en poteau, des murs en tombes.
On ne fuit pas ce pays (vers le ciel ou vers l'Occident) à cause de la faim mais à cause de l'ennui. Le loisir y est négligé par la gérontocratie ou criminalisé par les conservateurs. On n'y est pas heureux.


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