Le marché algérien, en particulier les secteurs attractifs de l'énergie, l'industrie et l'agriculture, serait dans le collimateur des hommes d'affaires russes. En dehors de la coopération dans le secteur de la défense entre les deux pays, les Russes étant un des principaux fournisseurs de matériels miliaires à l'Algérie, les deux pays n'ont pas développé un partenariat économique à la hauteur de leur coopération politique et stratégique. Ce déficit dans les relations, du reste très ancienne entre les deux Etats, serait en passe d'être éliminé après justement la dernière réunion de la 7ème session de la commission de coopération économique, commerciale, scientifique et technique algéro-russe. Tenue les 30 et 31 juillet dernier à Moscou, elle a été sanctionnée par la signature d'un procès-verbal renforçant les relations bilatérales, a indiqué samedi le ministère des Finances. Hier mercredi, les signaux sont également passés au vert dans ce registre, puisque le directeur du centre arabo-africain de l'investissement, Amin Boutaleb, a annoncé l'arrivée à Alger en septembre prochain d'une forte délégation d'hommes d'affaires russes. «Une délégation d'hommes d'affaires russes de haut niveau est attendue à Alger en septembre dans le cadre du renforcement de la coopération entre les deux pays», a-t-il souligné dans une déclaration à la radio nationale. Cette visite aura pour objectif, selon Amin Boutaleb, «d'exposer aux opérateurs algériens les différentes expériences russes dans plusieurs secteurs économiques». Il cite notamment les secteurs du tourisme, du BTP, de l'agriculture et de l'industrie. En fait, le secteur agricole algérien est placé parmi les priorités des hommes d'affaires russes, en particulier la filière de la pomme de terre, ajoute-t-il. Les Russes, dont la pomme de terre est l'un des produits agricoles les plus cultivés après le blé dur, ont développé de nouvelles techniques de production. 'Ces techniques nous permettront de réaliser un grand projet de production de pomme de terre quatre à cinq fois durant une saison, ce qui est très important'', a expliqué M. Boutaleb. C'est lors de la 7ème réunion de la commission mixte de partenariat économique du 30 juillet dernier à Moscou que les deux pays ont décidé d'aller encore plus en avant dans leurs relations stratégiques. Coprésidés par le ministre des Finances Abderrahmane Benkhalfa et par le ministre russe de l'Energie, Alexandre Novak, les travaux de cette commission ont été orientés vers l'examen des opportunités de partenariat. Les deux parties ont programmé plusieurs réunions de groupes de travail dans les différents domaines tels que les finances, les banques, l'énergie, les ressources en eau et le transport maritime. Mais, en marge de cette session, les représentants de l'entreprise publique Ferrovial et le groupe russe Uralgonzavod ont signé un accord de partenariat, au moment où plusieurs groupes russes sont tentés par des accords de partenariat en Algérie. Il s'agit notamment des groupes pétroliers et gaziers Lukoil, Bachneft, Gazprom neft, Inter rao, Russneft et Russneft gaz. Pour autant, l'industrie, l'agriculture, la mécanique ou le BTP et le tourisme sont également dans l'agenda des hommes d'affaires russes. Les échanges entre les deux pays ont baissé ces dernières années, avec seulement 885 millions de dollars à fin 2012.