« Décentralisation, décentralisation, décentralisation», le mot clé dans le profilé de la gestion des collectivités locales a été ressassé par le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, M. Noureddine Bedoui, jeudi à Constantine, devant les autorités locales. Annonçant dans la foulée une première décision dans ce sens, en l'occurrence «faire l'enrôlement des empreintes digitales et la prise de photos numériques pour le passeport biométrique dans les communes également». Et la même chose est à envisager lors du prochain lancement de la carte nationale biométrique, insistera-t-il. En visite de travail dans la wilaya de Constantine durant laquelle il a eu à s'enquérir de la situation prévalant à la ville de Ali Mendjeli, qui a été touchée il y a quelques jours par des pluies torrentielles provoquant des crues et occasionnant la mort de trois personnes, M. Bedoui a indiqué que «cette mesure a été prise dans le cadre de la nouvelle vision de l'Etat portant sur l'amélioration du service public, en optant pour la décentralisation». «L'enrôlement des empreintes digitales et la prise de photos numériques pour le passeport biométrique se feront à partir de la semaine prochaine, dans une première étape dans 16 communes de la wilaya d'Alger avant d'être généralisés dans toutes les communes de cette wilaya et les communes importantes de l'Algérie», a encore précisé le ministre. L'objectif évident est de «réduire la pression sur les daïras qui seront secondées par les communes dans l'accomplissement de cette mission», a considéré M. Bedoui, mettant l'accent sur la nécessité et l'importance de cette nouvelle mesure dans le «redéploiement et l'utilisation rationnelle du personnel des communes». Insistant sur l'importance d'impliquer la commune dans toutes les démarches entreprises par l'Etat pour une meilleure prise en charge des préoccupations quotidiennes des citoyens, M. Bedoui a affirmé que des instructions ont été données par le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, pour que les collectivités assument pleinement leurs responsabilités à travers une implication directe et efficace sur le terrain. Estimant dans ce contexte que la vision du développement local intégré se base sur la complémentarité des élus et des administrateurs. «Les élus doivent prendre en charge les préoccupations des citoyens électeurs», dira-t-il, considérant le fait de «justifier» l'incapacité de travailler par le manque de moyens comme «faux alibi». «L'élu est responsable devant ses électeurs et il doit se mettre à leur service en toute circonstance», martèlera-t-il. «Le wali se chargera ainsi davantage des questions de développement», prônera M. Bedoui. Vraisemblablement, cette question de la «décentralisation» et des nouveaux rôles dévolus aux chefs des exécutifs locaux figurera en pole position parmi les points à l'ordre du jour de la rencontre des walis qui se tient aujourd'hui. M. Bedoui a dans ce contexte fait part d'un projet de mise en place de délégations décentralisées dans les grandes agglomérations comme Ali Mendjeli pour une meilleure prise en charge des préoccupations quotidiennes des populations ciblées. Il a rappelé que sur instruction du président de la République, un groupe de travail a été institué pour faire des propositions visant une prise en charge correcte des préoccupations des habitants de la ville d'Ali Mendjeli forte d'environ 450.000 habitants. L'objectif est de conférer à cette ville une organisation adaptée sur les plans administratif et technique également, a indiqué le ministre. Ainsi, M. Bedoui fait de la gestion décentralisée son credo pour aller de l'avant dans le développement local, notamment en «libérant» les walis des contraintes d'une gestion qui n'est pas la leur, à l'image de leur immixtion dans des tâches de «proximité» qui relèvent beaucoup plus de la responsabilité des élus locaux.