Le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdessalem Bouchouareb s'est abstenu, hier, lors de sa visite à Oran, de tout commentaire sur l'affaire Rebrab et n'a pas réagi aux propos du P-DG de Cevital', publiés le même jour, sur un journal électronique. M.Bouchouareb, qui avait accusé le patron du groupe Cevital de surfacturation, s'est contenté de répondre aux questions des journalistes que «ce que j'avais à dire sur cette affaire, je l'ai, déjà, dit. Je suis un ministre et je parle de dossiers. Quant à lui, il est libre. Il fait ce qu'il veut. Je ne veux pas entrer dans ce conflit». Et d'ajouter, «Je suis venu, aujourd'hui, pour envoyer des signaux forts par rapport à la relance de l'investissement. Les points dont vous faites référence feront objet d'une autre intervention de ma part». Donc affaire à suivre. Poursuivant sa visite d'inspection de plusieurs projets, à Oran, le ministre n'a pas hésité à faire des éloges au projet de fabrication et revêtement de tubes en acier, réalisé par le Groupe ETRHB Haddad. Il dira, «Je suis fier et heureux , aujourd'hui, de constater que le projet de fabrication et revêtement de tubes en acier est en train de renter dans la politique du gouvernement de relance de l'investissement et d'apporter des réponses à nos besoins. Que cela serve d'exemple à tous les investisseurs auxquels nous apporterons tout notre soutien, en matière de foncier industriel et d'appui bancaire». LE FONCIER INDUSTRIEL NE SERA PLUS OCTROYE DE LA MEME MANIERE Faisant de la relance de l'investissement son fer de lance, le ministre a rappelé que «l'élément essentiel qui constituait, par le passé, un frein de l'investissement était le foncier industriel. Aujourd'hui, à travers la nouvelle stratégie du gouvernement, nous sommes en train d'apporter des réponses à ce problème. Le foncier industriel ne sera plus octroyé de la même manière. Nous allons créer un marché du foncier industriel. Nous allons permettre au privé, lui-même, d'être aménageur et venir participer et contribuer, avec les domaines privés de l'Etat et les collectivités, à créer ce grand foncier industriel. L'Etat réservera, en priorité, cette ressource pour ceux qui s'inscrivent dans sa politique». Un message fort , adressé aux investisseurs, sur la ligne de conduite à respecter pour investir en Algérie. «Nous avons donné des avantages aux entreprises nationales», dira-t-il, «la banque d'Algérie a donné des instructions pour que tous les investisseurs qui rentrent dans les critères énoncés, seront accompagnés, dans les plus bref délais, dans leurs investissements». De l'autre côte, M.Bouchouareb a tenu à rassurer que «le 51/49 est maintenu, dans le code des investissements. «Je le répète, à chaque fois, mais maintenant, je le confirme. Le 51/49 est, maintenu, de façon irréversible, pour l'instant». Interrogé sur Renault et Peugeot accusés de favoritisme, par rapport à d'autres concessionnaires, le ministre a rétorqué que «Peugeot et Renault font partie des fabricants et constructeurs qui facturent le moins. Renault et Peugeot, contrairement à ce qui a été avancé par certains, n'ont pas été privilégiés, par rapport à d'autres. Vous avez vu le niveau de baisse qu'ils ont connus, en termes de commercialisation. Renault est classé en 2ème position parmi les concessionnaires qui ont enregistré cette baisse. Donc, analysez les chiffres du CNIS. Nous avons établi sur cela un rapport que nous avons publié. Il ne faut pas essayer de chercher des choses là où il n'y en a pas», se défend-il. «Renault est un partenaire local. En ce qui me concerne, une entreprise nationale. On produit des véhicules ensemble. Les choses avancent bien. Quant à Renault France et Peugeot, ils s'intègrent, aujourd'hui, dans le nouveau cahier des charges et le nouveau décret. Il n y a, donc rien à dire sur ce sujet». Lors de sa visite, le ministre a critiqué le retard accusé dans la réalisation du projet de protection contre les eaux pluviales, drainage et rabattement de la nappe du pôle économique de Béthioua dont le maître d'ouvrage est l'Office national de l'irrigation et du drainage (ONID) avec les deux entreprises retenues, ETRHB Haddad et Cosider. M. Bouchouareb a donné une date limite : jusqu'au mois de novembre, pour la réception de ce projet au lieu du mois de janvier annoncé par le maître d'ouvrage. Il a souligné à ce sujet «qu'il s'agit d'un projet déterminant. Débrouillez-vous pour le terminer, au mois de novembre. Vous savez que le gouvernement axe toute sa politique sur l'investissement. Les zones industrielles sont un élément capital, dans l'investissement. Il faut que cette zone démarre le plus vite possible. Vous allez vous mettre au travail. Mettez les moyens. Si vous en manquerez, dites-le moi pour mettre les moyens nécessaires. L'Algérie ne peut plus attendre. Nous avons une fenêtre de tire de trois ans. Ou l'on s'en sort au bout de trois ans, ou tous ces calculs que nous sommes en train de faire, ne serviront plus à rien».