« Notre pays ne peut pas attendre. Nous avons une fenêtre de trois ans devant nous. Si nous n'arrivons pas à atteindre nos objectifs industriels au cours de ce laps de temps, tout ce que nous faisons maintenant ne servira rien », affirmé, hier à Oran, Abdesselam Bouchouareb. Il s'exprimait ainsi lors de l'inspection du projet de protection contre les eaux pluviales, de drainage et de rabattement de la nappe phréatique du pôle économique de Bethioua. Le chef de ce projet, dont le taux de réalisation a atteint plus de 80%, a fait part de contraintes qui ralentissent l'achèvement de la conduite d'évacuation des eaux vers la mer. « Cette zone industrielle est submergée d'eau à cause du rejet des eaux usées de l'usine algéro-turque de l'aciérie », a-t-il expliqué. « Si cette usine cesse ses rejets durant 45 jours, le projet sera achevé dans ce laps de temps », a-t-il précisé. « Mais si le rejet des eaux se poursuit, nous en aurons jusqu'à fin janvier », a prévenu Djilali Douma Boutiba. Le ministre a ordonné d'achever le projet d'ici novembre. « On ne peut pas se permettre de ralentir durant 45 jours les activités d'une usine qui nous fait gagner 450 millions de dollars. La politique des investissements est claire et le gouvernement n'a pas à entrer dans ce type de contraintes. Il faut faire vite et travailler sans arrêt si c'est nécessaire. Nous fournirons tous les moyens qu'il faut pour l'achèvement de ce projet. Mais il est hors de question qu'il soit livré en janvier 2016 », a martelé le ministre. Ce dernier a inspecté, au niveau du même pôle économique, une unité de production de lubrifiants automobiles et industriels. On compte y produire entre 40.000 et 120.000 tonnes de lubrifiants/an. « La mise en production est prévue en 2017. Nous allons substituer les importations de cette matière. A moyen terme, 50% de la production sera destinée à l'exportation », a indiqué le chef de ce projet. Des avantages aux investisseurs Le ministre n'a pas manqué de revenir sur les orientations du gouvernement en matière d'investissement lors de sa visite du projet du complexe industriel Bethioua du groupe Haddad. Le projet sera livré fin 2016 et sera opérationnel début 2017. Sa production pourrait atteindre 450.000 tonnes/an de tubes de différents types et diamètres. Il ambitionne de répondre aux besoins dans les secteurs de l'énergie, des hydrocarbures et du bâtiment. « Une nouvelle technologie, allemande, est introduite dans la fabrication. Cela garantit une grande qualité du produit », explique le directeur technique du projet, Ahmadou. « A moyen terme, le complexe se tournera aussi vers l'exportation », a-t-il ajouté. Bouchouareb a estimé que ce projet s'intègre parfaitement dans la politique du gouvernement. « Il s'inscrit dans la politique de l'import-substitution pour réduire les importations. Nous ne pouvons que nous réjouir de telles initiatives et de l'émergence de nouvelles industries. Des avantages seront octroyés à tout investisseur qui s'inscrit dans notre politique », affirme-t-il. Il a rappelé le lancement prochain du marché du foncier industriel pour un meilleur accès et une meilleure exploitation des terrains que les investisseurs pourront aménager eux-mêmes. Le ministre, qui a fait escale dans les zones industrielles Es Senia, Bethioua et Hassi Amer, a souligné que cette visite vise à s'assurer que « la politique du gouvernement notamment les mesures inscrites dans le cadre de la LF 2015 et la LFC 2015 est bien appliquée sur le terrain. D'autres mesures sont prévues dans la LF 2016 pour renforcer les investissements. Parmi elles, la hausse à 15% de la taxe douanière des produits finis importéspour booster la production nationale », a annoncé Bouchouareb. Il a fait part de la création de nouvelles zones industrielles et la modernisation d'autres. Il a signalé à ce propos la réhabilitation des zones d'activité locales. « Lors de cette visite, j'ai vu un groupe industriel qui rivalise avec les plus grands groupes industriels dans le monde. Il prend en charge la recherche et le développement, l'innovation et la ressource humaine. C'est cette nouvelle vision qu'on veut donner de l'économie nationale », confie-t-il en signalant que la règle 51/49 est maintenue.