Poursuivant sa politique visant à réduire davantage les importations, le ministère de l'Industrie et des Mines a proposé de fixer la taxe douanière des produits finis à 15% dans la loi de finances 2016. «La hausse a pour objectif d'encourager les produits fabriqués localement à condition que ces derniers couvrent les besoins locaux», a expliqué le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdesselam Bouchouareb, qui a réaffirmé, hier à Oran, la volonté du gouvernement d'encourager les entreprises qui s'inscrivent dans la nouvelle politique du gouvernement visant à substituer les importations. «Le gouvernement axe sa politique sur l'investissement», a-t-il insisté lors de sa visite effectuée au niveau des zones industrielles de Bethioua, Es-Sénia et Hassi Amer. Il a également lancé un appel pressant aux entreprises pour accélérer la réalisation de leurs projets et d'augmenter le taux d'intégration pour substituer les importations. M. Bouchouareb promet de nouvelles mesures d'encouragement et de facilitation au profit des entreprises productrices. «L'Algérie ne peut pas attendre», a-t-il soutenu, fixant un délai de trois ans pour atteindre les objectifs tracés en termes de substitution des importations par la production locale dans de nombreux domaines. Protéger la production locale Dans son message rassurant à l'adresse des entreprises et investisseurs, il a réaffirmé la volonté du gouvernement pour protéger la production locale. Une vision plus soutenue sur le marché interne est l'objectif fixé par le gouvernement qui réserve davantage de privilèges en termes de foncier industriel. «L'Etat réservera la ressource à ceux qui s'inscrivent dans la nouvelle politique du gouvernement», a-t-il insisté. Le ministre a ajouté que le soutien sera orienté vers les industries naissantes et certaines branches qui recèlent d'importantes potentialités de production comme la sidérurgie. Lors de sa visite au niveau de la zone industrielle de Bethioua, Bouchouareb a sommé l'Onid d'accélérer les travaux du projet de drainage des eaux pluviales pour offrir de meilleures conditions aux entreprises implantées dans cette zone. Il a ainsi sommé le maître d'ouvrage de finaliser le projet dans un délai de deux mois. En visitant le nouveau projet du complexe industriel de fabrication et revêtement de tubes en acier du groupe ETRHB, implanté dans cette zone, le ministre a exprimé sa satisfaction au sujet de ce complexe qui sera d'une capacité de production de 450 000 tonnes par an. Le foncier industriel ne sera plus une contrainte Ce nouveau fleuron industriel représente un investissement de 21 milliards DA et permettra la création de 1500 postes d'emplois directs et 10 000 postes indirects. Dans cette même zone, le ministre a visité le projet de l'usine de lubrifiant du groupe Total d'une capacité prévisionnelle de 120 000 tonnes par an. Cette nouvelle usine permettra de couvrir entre 60 et 70% des besoins du marché national, estimés à 180 000 tonnes par an, ont expliqué des responsables de ce groupe qui projettent de lancer la production au cours du premier trimestre 2017. M. Bouchouareb a souligné à cette occasion que le foncier industriel ne sera plus une contrainte pour les investisseurs, annonçant l'extension des surfaces destinées aux entreprises en raison de la création de nouvelles zones industrielles et la réhabilitation des anciennes zones ainsi que les zones d'activités. En évoquant le nouveau code des investissements qui sera approuvé aujourd'hui lors du Conseil du gouvernement, il a signalé que la règle 49/51 sera maintenue pour l'instant dans le cadre de cette loi qui prévoit des dispositions avantageuses aux investisseurs. Des mesures incitatives sont également prévues dans la prochaine loi de finances 2016, dans la continuité de celles déjà prises dans la loi de finances complémentaire 2015. De notre envoyée spéciale à Oran Karima Sebai