« Les bio médicaments : quelle réglementation pour l'Algérie ? », était le thème d'un atelier de réflexion organisé hier à Alger par l'Union nationale des opérateurs de la pharmacie (UNOP). Le bio médicament, qui offre une dimension économique incontestable, souffre, faut-il le souligner, dans notre pays du manque d'un cadre juridique et législatif, alors que le marché potentiel en Algérie est estimé, selon le président de l'UNOP, Abdelouahed Kerrar, à près de 400 millions de dollars. Selon l'UNOP, les bio médicaments sont utilisés aujourd'hui, à travers le monde entier pour le traitement d'un nombre de plus en plus croissant de pathologies. Il constitue en outre un axe de développement majeur pour l'industrie pharmaceutique, estime cette organisation qui souligne qu'actuellement plus d'un médicament nouveau autorisé dans l'Union européenne est un médicament biologique. « Les bio médicaments sont porteurs de solutions thérapeutiques innovantes pour des maladies graves dépourvues de traitement satisfaisants », indique en ce sens un communiqué de l'UNOP qui note que ce type de médicament est en phase de renouveler radicalement l'approche de la prise en charge de nombreuses pathologies. Pour toutes ces raisons, l'UNOP, sous le patronage du ministère de la Santé et de la Réforme hospitalière, veut lancer le débat en invitant de nombreux experts nationaux et étrangers pour faire des propositions en matière de réglementation mais aussi discuter des enjeux et des implications potentielles de ces nouvelles technologies sur le marché pharmaceutique algérien. Il faut noter que le marché mondial du biomédical est estimé en 2015 à 200 milliards de dollars. Le secteur connaît une croissance rapide alors que le marché pharmaceutique traditionnel connaît une relative stagnation de l'avis des experts. « C'est sans nul doute un sujet éminent de santé publique mais il revêt aussi une dimension économique qui est loin d'être négligeable », a déclaré le président de l'UNOP. Ce dernier qui s'exprimait à l'occasion de l'ouverture des travaux de l'atelier de réflexion, soutient qu'à l'évidence un pays comme l'Algérie qui a accompli, dit-il, des progrès méritoires dans le développement de son industrie du médicament et qui se positionne et passe pour être l'un des premier marché en Afrique, ne peut rester en dehors de ce mouvement qui traverse le monde entier. « Nous avons un besoin impérieux de combler le vide juridique actuel et, comme partout ailleurs, de disposer d'une réglementation appropriée qui encadre efficacement notre marché, qui garantisse et préserve la santé publique et qui, dans le même temps, prenne en charge la défense et la promotion des intérêts économiques et sociaux de la collectivité nationale », dira M. Kerrar qui appelle les pouvoirs publics à ne pas passer devant de telles évolutions thérapeutiques qui constituent des avancées majeures pour le traitement de maladies graves telles que le diabète, le cancer, l'arthrite rhumatoïde, les maladies hématologiques, les insuffisances rénales chroniques, les déséquilibres théoriciens, les maladies gastro-entérologiques etc.