La liste officielle des maladies professionnelles du régime général de la sécurité sociale est inscrite dans des tableaux par une commission spécialisée des maladies professionnelles (composée de représentants de l'administration et des organismes nationaux dont la CNAS, de représentants de salariés et des employeurs et de personnes qualifiées). Le contenu de ces tableaux a été révisé et leur nombre est augmenté par décret en fonction de l'évolution de la technologie industrielle et des observations les plus récentes faites par les médecins. Chaque tableau spécifie la cause ou l'agent responsable d'une maladie et les conditions nécessaires et suffisantes pour que l'origine professionnelle en soit légalement reconnue. Ces conditions sont classées dans trois rubriques : les symptômes ou lésions pathologiques que doit présenter le malade. Leur liste est limitative. Le délai de prise en charge, c'est-à-dire le laps de temps qui ne doit pas être dépassé entre la constatation de la maladie par le médecin et la date à laquelle le travailleur a cessé d'être exposé au risque. Ce délai, qui peut aller des quelques jours à plusieurs années, varie suivant chaque maladie mais aussi, pour une même cause, suivant les symptômes présentés par le malade. Les travaux susceptibles de provoquer l'affection en cause. Leur liste peut être limitative (auquel cas seuls les salariés affectés à ces travaux peuvent prétendre à indemnisation). Rappelons qu'une maladie est professionnelle lorsqu'elle est la conséquence d'une exposition à un risque lié à l'exercice habituel d'un métier. Elle est considérée officiellement comme telle par la sécurité sociale dès l'instant où elle est inscrite sur les 'tableaux des maladies professionnelles'' et qu'elle a été contractée par un salarié, dans les conditions qui s'y trouvent définies. On compte actuellement 85 tableaux de maladies professionnelles dues aux risques physiques, chimiques, et biologiques). Le dernier, tableau 85 relatif à la dysphonie (maladie qui touche les cordes vocales des enseignants), date de 2006. Les médecins et juristes se sont donc fondés sur la fréquence des cas observés pour constituer une liste limitative des maladies professionnelles. Cette liste établie sous forme de tableaux permet ainsi au travailleur atteint d'une maladie dite professionnelle de bénéficier de prestations auxquelles il ne pourrait prétendre s'il souffrait d'une maladie non reconnue comme telle. Depuis la loi n° 83-13 du 02 juillet 1983, le risque de maladie professionnelle est couvert par la sécurité sociale au même titre que celui des accidents du travail. Le régime de réparation est identique. Mais, aujourd'hui, de nombreuses maladies ont un caractère professionnel mais elles ne sont pas encore inscrites aux tableaux. Elles ne sont donc pas reconnues comme professionnelles par la sécurité sociale. L'on peut citer, les allergies au latex, les troubles psychosociaux, le « burnout », le mal de dos et autres lombalgies. Les victimes qui contractent ces maladies en milieu hospitalier, dans les ateliers ou sur chantiers, ne peuvent pas les faire reconnaître comme maladies professionnelles, et ne peuvent bénéficier ainsi des prestations maladies professionnelles. L'allergie au latex est un risque professionnel auquel de nombreuses personnes sont exposées, principalement dans le secteur de la santé (travailleurs de salles d'opération, travailleurs de centres dentaires, infirmiers généralistes et spécialisés, médecins et chirurgiens) et dans l'industrie du caoutchouc, les laboratoires, les salons de coiffure ou les entreprises de nettoyage. Cette allergie a fortement augmenté au cours de ces dernières années. Dans le cadre de la prévention des maladies professionnelles, l'allergie au latex constitue un problème important car les troubles qu'elle cause sont étendus et potentiellement mortels et parce que le latex est omniprésent dans le cadre professionnel aussi bien que privé. C'est pourquoi il faut prendre des mesures préventives dans tous les établissements sanitaires et dans les entreprises ou existent des contacts avec le latex. En outre, de nombreuses situations professionnelles génèrent des cas de « burnout » qui se traduisent par un état d'épuisement professionnel (à la fois émotionnel, physique et psychique) ressenti face à des situations de travail émotionnellement exigeantes. Dans les cas les plus extrêmes, le travailleur peut se trouver dans un état physique et psychique tel qu'il ne peut pas poursuivre son activité de travail, ce qui peut être vécu comme une rupture, un écroulement soudain, alors que des signes avant-coureurs pouvaient le laisser présager. De nombreux médecins du travail considèrent que le « burnout » est une spirale dangereuse susceptible de conduire au basculement dans la maladie, dépression ou maladie somatique, et à la désinsertion sur le plan professionnel, social et familial. Aujourd'hui, de nombreux travailleurs-malades souhaitent une révision de cette liste des maladies professionnelles pour reconnaître ces risques d'affections encourus sur les lieux de travail.