Que vous soyez boulanger, coiffeuse ou infirmière, vous êtes exposés au risque d'asthme professionnel. Cette possibilité doit être évoquée devant tout asthme pour éviter que la maladie ne se pérennise et pour mettre en œuvre rapidement des mesures de protection. Que vous soyez boulanger, coiffeuse ou infirmière, vous êtes exposés au risque d'asthme professionnel. Cette possibilité doit être évoquée devant tout asthme pour éviter que la maladie ne se pérennise et pour mettre en œuvre rapidement des mesures de protection. Responsable de 5 à 10 % de tous les asthmes, l'asthme professionnel est la plus fréquente des maladies respiratoires professionnelles dans les pays industrialisés. La farine : premier responsable Plus de 300 substances pouvant déclencher des crises ont été identifiées. Contrairement à ce que l'on pourrait croire, ce sont les agents biologiques qui sont le plus souvent en cause. Selon l'Observatoire national des asthmes professionnels, ils sont ainsi responsables de 48,6 % des cas, devant les agents chimiques en cause dans 42,8 % des cas et les métaux de 2 %. Cependant, six métiers sont, à eux seuls, responsables de plus de la moitié: les boulangers et pâtissiers, les métiers de la santé, coiffeurs, peintres, travailleurs du bois, employés de nettoyage. L'asthme est le plus souvent de mécanisme allergique et n'apparaît qu'après plusieurs mois ou années dans le même poste. La possibilité d'une origine professionnelle doit donc toujours être évoquée. Elle est très probable si les crises sont rythmées par les périodes de travail : l'état respiratoire s'améliorant pendant les week-end et les vacances. Cependant, ce rythme s'estompe généralement rapidement avec le temps. Un asthme peut aussi survenir dans les 24 heures qui suivent une exposition, souvent accidentelle, à de grandes quantités de substances irritantes (chlore, acides, isocyanates…). Il s'accompagne alors d'une toux sèche. Ces asthmes sont de mécanisme irritatif et doivent faire l'objet d'une déclaration d'accident de travail. Ils ne témoignent pas d'une sensibilité particulière à la substance ayant déclenchée la crise. Contrairement aux asthmes allergiques, une nouvelle exposition à de faibles concentrations de cette substance n'entraîne pas de troubles. Le diagnostic d'asthme professionnel suppose une enquête menée par le médecin du travail, pour rechercher tous les produits manipulés. Des prélèvements dans l'atmosphère sont parfois réalisés. Le bilan est complété par des épreuves fonctionnelles respiratoires et des tests immunologiques cutanés et sanguins, pour rechercher une sensibilisation à un allergène. Dans les cas difficiles, des tests de provocation avec les allergènes suspectés peuvent être réalisés. Ces examens sont uniquement réalisés à l'hôpital, car ils peuvent déclencher une crise grave. Un difficile reclassement Le traitement impose d'abord la suppression de tout contact avec l'allergène responsable des crises. Cela peut paraître simple, mais se heurte en réalité à de nombreuses difficultés.D'abord identifier l'allergène en cause se révèle parfois très complexe. Ensuite, malgré l'éviction de l'allergène, dans un cas sur deux des symptômes persistent même si l'état respiratoire s'améliore. Le risque d'évolution chronique est d'autant plus élevé que la personne est restée longtemps en contact avec la substance en cause après l'apparition de l'asthme. Cela souligne l'importance d'une enquête très précoce sur les causes de l'asthme. Enfin, il n'est pas toujours possible de supprimer l'allergène responsable sur le lieu de travail. La personne se voit alors contrainte d'envisager un reclassement professionnel, parfois difficile. Une étude a été menée en 1997 pour préciser le devenir de ces personnes atteintes d'asthme professionnel. Près de la moitié (44 %) avaient perdu leur travail et, après trois ans, 25 % étaient toujours sans emploi. Les avantages de la reconnaissance La reconnaissance de l'asthme en tant que maladie professionnelle permet une certaine réparation du préjudice. Pour être reconnu, l'asthme doit correspondre à la description donnée dans l'un des tableaux de maladie professionnelle, qui précisent les substances en cause. Ces dispositions ne s'appliquent pas aux travailleurs indépendants, qui doivent souscrire une assurance volontaire pour être couvert. Le salarié peut demander à être reconnu comme travailleur handicapé auprès de la Cotorep, ce qui lui permet notamment de faire partie des 6 % de travailleurs handicapés que chaque entreprise devrait en principe comporter dans ses effectifs. Il peut également demander une orientation professionnelle pour bénéficier de formations. Développer la prévention Ces mesures ne représentent bien sûr qu'un pis-aller et un bon nombre de personnes ayant eu un asthme professionnel ne retrouveront pas d'emploi. Aussi est-il très important de développer la prévention : • Par la substitution par des produits moins allergisants, lorsque c'est possible ; • Par le port de masques protecteurs ; • Par la manipulation des produits en vase clos ou avec un système d'aspiration efficace. Les médecins du travail ont un rôle primordial à jouer pour développer cette prévention, mais également pour repérer les asthmes professionnels, dont un bon nombre échappent probablement au diagnostic. Responsable de 5 à 10 % de tous les asthmes, l'asthme professionnel est la plus fréquente des maladies respiratoires professionnelles dans les pays industrialisés. La farine : premier responsable Plus de 300 substances pouvant déclencher des crises ont été identifiées. Contrairement à ce que l'on pourrait croire, ce sont les agents biologiques qui sont le plus souvent en cause. Selon l'Observatoire national des asthmes professionnels, ils sont ainsi responsables de 48,6 % des cas, devant les agents chimiques en cause dans 42,8 % des cas et les métaux de 2 %. Cependant, six métiers sont, à eux seuls, responsables de plus de la moitié: les boulangers et pâtissiers, les métiers de la santé, coiffeurs, peintres, travailleurs du bois, employés de nettoyage. L'asthme est le plus souvent de mécanisme allergique et n'apparaît qu'après plusieurs mois ou années dans le même poste. La possibilité d'une origine professionnelle doit donc toujours être évoquée. Elle est très probable si les crises sont rythmées par les périodes de travail : l'état respiratoire s'améliorant pendant les week-end et les vacances. Cependant, ce rythme s'estompe généralement rapidement avec le temps. Un asthme peut aussi survenir dans les 24 heures qui suivent une exposition, souvent accidentelle, à de grandes quantités de substances irritantes (chlore, acides, isocyanates…). Il s'accompagne alors d'une toux sèche. Ces asthmes sont de mécanisme irritatif et doivent faire l'objet d'une déclaration d'accident de travail. Ils ne témoignent pas d'une sensibilité particulière à la substance ayant déclenchée la crise. Contrairement aux asthmes allergiques, une nouvelle exposition à de faibles concentrations de cette substance n'entraîne pas de troubles. Le diagnostic d'asthme professionnel suppose une enquête menée par le médecin du travail, pour rechercher tous les produits manipulés. Des prélèvements dans l'atmosphère sont parfois réalisés. Le bilan est complété par des épreuves fonctionnelles respiratoires et des tests immunologiques cutanés et sanguins, pour rechercher une sensibilisation à un allergène. Dans les cas difficiles, des tests de provocation avec les allergènes suspectés peuvent être réalisés. Ces examens sont uniquement réalisés à l'hôpital, car ils peuvent déclencher une crise grave. Un difficile reclassement Le traitement impose d'abord la suppression de tout contact avec l'allergène responsable des crises. Cela peut paraître simple, mais se heurte en réalité à de nombreuses difficultés.D'abord identifier l'allergène en cause se révèle parfois très complexe. Ensuite, malgré l'éviction de l'allergène, dans un cas sur deux des symptômes persistent même si l'état respiratoire s'améliore. Le risque d'évolution chronique est d'autant plus élevé que la personne est restée longtemps en contact avec la substance en cause après l'apparition de l'asthme. Cela souligne l'importance d'une enquête très précoce sur les causes de l'asthme. Enfin, il n'est pas toujours possible de supprimer l'allergène responsable sur le lieu de travail. La personne se voit alors contrainte d'envisager un reclassement professionnel, parfois difficile. Une étude a été menée en 1997 pour préciser le devenir de ces personnes atteintes d'asthme professionnel. Près de la moitié (44 %) avaient perdu leur travail et, après trois ans, 25 % étaient toujours sans emploi. Les avantages de la reconnaissance La reconnaissance de l'asthme en tant que maladie professionnelle permet une certaine réparation du préjudice. Pour être reconnu, l'asthme doit correspondre à la description donnée dans l'un des tableaux de maladie professionnelle, qui précisent les substances en cause. Ces dispositions ne s'appliquent pas aux travailleurs indépendants, qui doivent souscrire une assurance volontaire pour être couvert. Le salarié peut demander à être reconnu comme travailleur handicapé auprès de la Cotorep, ce qui lui permet notamment de faire partie des 6 % de travailleurs handicapés que chaque entreprise devrait en principe comporter dans ses effectifs. Il peut également demander une orientation professionnelle pour bénéficier de formations. Développer la prévention Ces mesures ne représentent bien sûr qu'un pis-aller et un bon nombre de personnes ayant eu un asthme professionnel ne retrouveront pas d'emploi. Aussi est-il très important de développer la prévention : • Par la substitution par des produits moins allergisants, lorsque c'est possible ; • Par le port de masques protecteurs ; • Par la manipulation des produits en vase clos ou avec un système d'aspiration efficace. Les médecins du travail ont un rôle primordial à jouer pour développer cette prévention, mais également pour repérer les asthmes professionnels, dont un bon nombre échappent probablement au diagnostic.