La ministre de l'Education, Nouria Benghebrit, tient beaucoup à la pérennisation du climat de stabilité dans son secteur. Avec un ton ferme, elle s'est dressée, jeudi, aux directeurs des établissements scolaires les priant d'assumer leur responsabilité. La première responsable du secteur ne veut plus revivre le scénario des grèves répétées et surtout les grèves illimitées, notamment après une année marathonienne de discussions, de dialogue et de négociations avec le partenaire social. Elle a, de ce fait, appelé les directeurs de l'éducation réunis au sein de son département d'ouvrir les canaux du dialogue et de mettre en œuvre les engagements pris par le ministère de l'Education avec les syndicats du secteur. Car, estime-t-elle, il ne suffit pas de prendre des décisions, il faut les suivre, il faut les accompagner, et faire des évaluations régulières, « sinon, le secteur connaîtra encore une fois ces perturbations », prévient-elle. Elle a également recommandé la mise en œuvre des indicateurs de performance à l'échelon local, soutenant que « certains problèmes qui étaient au niveau local sont devenus des problèmes à l'échelon central parce qu'on n'a pas pris à temps les mesures qu'il fallait prendre ». Justement, précise la ministre, les engagements pris au niveau central doivent se concrétiser au niveau local. Et de clarifier en reconnaissant que « nous avons un cumul de problèmes au niveau local, et nous avons une mauvaise gestion dans certaines wilayas ». Pour elle, le directeur de l'éducation ne doit pas seulement se baser sur les chefs de services, sans contrôle, sans suivi. Benghebrit va plus loin affirmant que certains responsables au niveau local n'ont aucune information, « ils sont complètement déconnectés de la réalité quotidienne du secteur de l'éducation, que ce soit au niveau communal ou au niveau des établissements ». Elle hausse le ton en précisant qu'aujourd'hui, chaque responsable à quelque niveau qu'il soit « est redevable, et c'est cette redevabilité qu'on souhaite mettre en avant ». Et de poursuivre « quand on est responsable, il faut surtout avoir un calendrier, une orientation, une feuille de route. Les directeurs de l'éducation doivent collaborer ou faire appel à l'organisation des inspecteurs déjà installée dans certaines wilayas du pays ». Elle explique que cette organisation dont la mission consiste à inspecter et évaluer chaque établissement en élaborant des évaluations comparatives entre les résultats obtenus cette année et ceux obtenus durant les années précédentes, est installée dans certaines wilayas en entendant son élargissement à toutes les wilayas du pays. Benghebrit n'a pas exclu d'éventuels changements au sein des directions en cas d'absence de résultats. Elle dira qu'il faut comprendre une fois pour toutes qu'un poste de responsabilité n'est pas un métier, mais une mission qui doit être accomplie et couronnée par des résultats sur des objectifs assignés au préalable. La ministre ferme la parenthèse en affirmant qu'aujourd'hui, le secteur de l'éducation baigne dans un climat de stabilité, et ce, suite à des efforts consentis par tous les acteurs. L'important aujourd'hui, pour elle, est de pérenniser cette stabilité. DES «MESURES» POUR DESTRESSER L'ECOLE PRIMAIRE La ministre de l'Education, Nouria Benghebrit, a évoqué la circulaire qui a été adressée aux directeurs de l'éducation afin d'expliciter aux enseignants et à l'ensemble des acteurs de l'éducation « le passage du contrôle à l'évaluation continue » dans le cycle primaire. Une circulaire faisant état d'une diminution du nombre des épreuves et plaidant pour un contrôle et une évaluation qui se fait chaque semaine. Elle a annoncé, dans ce sens, l'organisation, prochainement, de séminaires au profit des enseignants à l'échelle locale pour expliquer cette nouvelle démarche. Benghebrit a également précisé que l'examen de la 5ème année primaire est maintenu sauf que cette fois-ci les élèves «ne se déplaceront plus, mais ce sont plutôt les enseignants de la circonscription concernée qui feront le déplacement». Elle souligne «on constate aujourd'hui qu'on est en train d'imposer une sorte de remake du brevet ou du baccalauréat qu'on impose à de petits enfants âgés seulement de 10 et 11 ans». L'objectif attendu de ces petites mesures «est de diminuer le stress des élèves et celui des parents», a-t-elle souligné. La ministre de l'Education a affirmé sur un autre registre que son département organisera dans les prochains jours des journées de sensibilisation et de débats, auxquels tout le monde participera, sur la violence dans les environs des écoles. Elle a tenu à préciser qu'on ne fait pas face à une «une violence scolaire», c'est-à-dire à l'intérieur des établissements, mais à une violence qui est en train de se développer autour de l'école. Pour la ministre, il y a une responsabilité partagée à la fois du ministère de l'Education, du ministère de l'Intérieur, celui de la Solidarité ainsi que d'autres secteurs. Elle conclut « on doit concevoir des solutions et chacun doit assumer sa part de responsabilité ».