L'amélioration, certainement relative pour la période en cours, des conditions météorologiques, qui se sont manifestées, en fin de semaine, avec beaucoup de soleil et une légère hausse de la température, ont incité beaucoup de familles oranaises à concocter une sortie d'oxygénation. La contrée fortement boisée, surplombant la mer, de Madagh, sur le territoire de la commune d'Aïn El Kerma, dans la daïra de Boutlélis, a constitué le point de chute favori pour un grand nombre de ces familles, dont la plupart ont fui, l'intervalle d'une journée, l'ambiance morose de la promiscuité des cités dortoirs, leurs lieux de résidence, qui ceinturent la cité éponyme de Sidi El Houari. En effet, l'apparition du soleil et ce, après plusieurs jours de grisaille et de crachin accompagné de vent, était une véritable aubaine pour respirer une bouffée d'air pur sur le littoral. Tirant son originalité de l'extrême beauté naturelle de ses paysages, qui sont restés à leur état initial, la petite localité côtière de Madagh, située à cheval entre les daïras de Boutlélis et d'Aïn El Turck, a, selon le constat établi sur le terrain, connu une grande affluence, au cours du week-end. Les bivouacs observés, à l'orée des forêts où ont été dressés des barbecues, ont contribué à la création d'une certaine animation, au sein de ces lieux où l'air iodé embaume les senteurs de la végétation qui recouvre d'immenses superficies. « C'est l'endroit idéal pour déstresser après une dure semaine de travail. Ici, nous respirons un air sain et les paysages qui demeurent, fort heureusement, à leur état naturel, sont magnifiques et agréables au regard du contemplatif. Ces immenses espaces de végétation suscitent, également, l'exultation des enfants qui se donnent à cœur joie » a commenté, en substance, un quinquagénaire accompagné de sa famille, venu du faubourg de Gambetta, pour passer un après-midi dans cette zone boisée. Des témoignages presque similaires ont été formulés à ce propos par des responsables de famille, dont la majorité est habituée de ces lieux. Dans une ambiance conviviale, des dizaines de familles se sont installées sur la verdure tapissant, en grande partie, cette contrée pour goûter, l'espace d'un après-midi ensoleillé, aux plaisirs que procurent ces moments d'évasion, loin du vacarme et de la pollution prévalant dans la grande métropole. Certains de ces campeurs occasionnels ont tenu à souligner « les immenses potentialités touristiques, malheureusement inexploitées, dont jouit cette contrée côtière du littoral ouest, qui s'étend à perte de vue jusqu'au territoire relevant de la wilaya limitrophe d'Aïn Témouchent. La réalisation de parcs et d'espaces de convergence, à travers une exploitation bien étudiée au préalable, devrait être inscrite parmi les priorités à réaliser, et ce, pour tenter de relancer le tourisme dans cette partie cette région côtière à vocation multiple». Toujours est-il que, profitant du beau temps, un certains nombre de ces familles ont effectué un grand détour pour regagner Oran, en bifurquant par le village côtier de Cap Blanc, réputé pour son grand éventail de produits de la pêche artisanale. D'autres encore ont poussé leur virée jusqu'au port de Bouzadjar, dans la région d'Aïn Témouchent .Cette randonnée supplémentaire est en réalité dictée par la nécessité d'une prospection des points de vente de différentes espèces de poissons, proposées à des prix plus au moins raisonnables par les pêcheurs de cette contrée. « Au moins nous sommes sûrs de consommer du frais, car le poisson proposé à la vente vient tout juste de sortir de l'eau. » a fait remarquer un autre interlocuteur venu, aussi en famille, de la banlieue d'Oran. Cet état de fait argumente à priori le long détour effectué par ces familles pour retourner à Oran. L'affluence dans cette contrée ne commencera à s'estomper qu'avec l'apparition de l'étoile du berger. L'originelle ambiance naturelle, au sens propre du terme, se réinstallera dans ces paysages féériques dès la tombée du crépuscule.