Chirurgie biatrique ou de l'obésité, cœlioscopie, endoscopie...le pôle de la chirurgie viscérale et cœlioscopique de l'établissement hospitalier universitaire d'Oran 1er-Novembre mise tout sur les techniques chirurgicales de pointe. Le professeur Boubekeur Mohamed, chef de pôle de la chirurgie viscérale et cœlioscopique et également membre de l'Académie française de chirurgie, a animé hier une conférence de presse en présence de tout le staff médical de ce pôle pour présenter un bilan exhaustif sur les nouvelles techniques chirurgicales pratiquées dans ce pôle. La conférence a été une occasion pour annoncer le lancement dès le 24 janvier prochain de la chirurgie plastique. Le professeur Boubekeur a d'emblée précisé que son établissement hospitalier mène un vaste programme de coopération avec les établissements sanitaires du sud et de l'est du pays, en particulier dans la wilaya de Bechar où une faculté de médecine a été créée grâce au staff médical de l'EHU pour former des médecins sur des spécialités de pointe. Cette nouvelle faculté de médecine accueille aujourd'hui 63 étudiants et une dizaine de résidents qui bénéficient en outre d'une formation continue par vidéoconférence. Des missions médicales sont organisées régulièrement dans les quatre hôpitaux de Bechar (l'EPH Tourabi Boudjemaa, l'EHS Mohamed Boudiaf, l'EPH Beni Abbès et l'EPH Abadla) avec pour objectif majeur de parer à la carence dont souffrent ces établissements quant à la prise en charge des malades. Le conférencier a aussi révélé que le pôle de la chirurgie viscérale et cœlioscopique pratique les nouvelles techniques de cœlioscopie (ou laparoscopie) pour le traitement chirurgical des cancers colorectaux (côlon et rectum). Cette technique chirurgicale à ventre fermé apporte des bénéfices à court terme comme diminuer la douleur et les complications après l'intervention, permettre une reprise plus précoce du transit, réduire la durée d'hospitalisation à deux ou trois jours ou encore préserver la paroi abdominale avec un bénéfice esthétique (pas de grande cicatrice). A long terme, elle entraîne un risque moins important d'occlusion intestinale et d'éventration de la paroi abdominale. Elle est aussi efficace pour enlever la portion de côlon malade. Le seul inconvénient de ces nouvelles techniques de pointe c'est qu'elles demeurent très chères. Une seule intervention chirurgicale sur un patient souffrant d'un cancer du rectum ou de l'estomac coûte au minimum 60.000 euros. Cette intervention est pratiquée gratuitement et c'est l'établissement hospitalier qui supporte tous les coûts. Le conférencier a affirmé que son service est submergé par les demandes d'hospitalisation des cancéreux tout en regrettant les «évacuations inutiles» des malades par les structures sanitaires et hospitalières de la région vers l'EHU 1er-Novembre, ce qui a eu pour conséquence de créer une charge de travail souvent «insupportable» sur le personnel. Il est à rappeler que le professeur Boubekeur avait été admis en novembre 2014 à l'Académie française de chirurgie, la plus ancienne institution médicale de l'Hexagone. Il s'est notamment distingué par sa contribution à la formation des médecins de la région ouest dans la cœlioscopie ou laparoscopie qui est une technique chirurgicale mini-invasive de diagnostic (cœlioscopie proprement dite) et d'intervention (cœlio-chirurgie) sur la cavité abdominale, de plus en plus utilisée sur l'appareil digestif (chirurgie viscérale), en gynécologie et en urologie. Le professeur Boubekeur a eu un parcours de 40 ans jonché de réussites. Il a été désigné dès 1992 chef de service à la clinique militaire de La Palmeraie où il a été parmi les précurseurs de la chirurgie par cœlioscopie depuis son introduction en avril de la même année. Huit ans après, il décroche suite à un concours national le poste de médecin-chef du service de chirurgie générale au centre hospitalo-universitaire Hassani Abdelkader Belkacem à Sidi Bel-Abbès. Il occupe ce poste durant sept ans avant d'être sélectionné début 2007 suite à un concours national chef du pôle de la chirurgie viscérale et cœlioscopique. Il a réalisé durant son parcours plusieurs travaux de recherche sur le cancer, les maladies inflammatoires et le kyste hydatique. C'est grâce à ces travaux de recherche qu'il a été admis le 3 novembre 2014 membre étranger à l'Académie française de chirurgie qui réunit tous les chirurgiens de langue française.