Malgré les grands efforts consentis par les pouvoir publics pour lutter contre le commerce transfrontalier illicite qui cause une véritable saignée pour l'économie nationale, particulièrement en ces temps difficiles, des produits subventionnés par l'Etat sont toujours exportés illégalement vers le Maroc et des produits prohibés et nuisibles à la santé publique tels la drogue, les psychotropes et l'alcool sont importés. Les quantités introduites à partir du principal pôle de production de kif Ketama, dans le rif marocain, sont très importantes et ce malgré la tranchée et la clôture installées le long de la frontière, les moyens modernes de surveillance et l'impressionnant effectif de gardes-frontières. Un bilan dressé par la cellule de communication de la sûreté de la wilaya de Tlemcen illustre bien cet inquiétant phénomène. Pour le seul corps de la police de cette wilaya frontalière, 217,44 quintaux de kif ainsi que 20.428 comprimés de psychotropes et 49,53 grammes de cocaïne ont été saisis durant l'année 2015 contre 322,67 quintaux de kif, 8.096 comprimés psychotropes et 19 grammes de cocaïne durant l'année écoulée, soit 53 tonnes de kif saisie en 22 mois. Ainsi, plus de 24 quintaux de kif et 1.300 comprimés psychotropes sont saisis chaque mois par la police. selon Les statistiques de l'Office des Nations unies pour la drogue et le crime (ONUDC), révèlent que les saisies représentent moins de 30% de la quantité introduite à partir du Maroc dont la production est, selon la même source, de 38.000 tonnes d'herbe de cannabis et 760 tonnes de résine de cannabis. On aura donc compris que la situation est réellement inquiétante. Une importante quantité introduite du Maroc sert à la consommation locale. Mais, devant les dernières mesures draconiennes prises par la Communauté européenne pour la lutte contre le trafic de stupéfiants notamment aux frontières espagnoles, notre pays est devenu le pôle stratégique pour le transit d'une bonne partie de cette production marocaine vers l'Europe et le Moyen-Orient.