Les habitants de la cité Boudraa Salah ne décolèrent pas. Hier encore, et pour la 3e journée consécutive, les manifestants ont bloqué la route en signe de protestation contre leur exclusion du programme de relogement. Aucune circulation n'était permise sur les axes routiers qui traversent cette cité, secouée depuis le début de la semaine par un mouvement de protestation qui a tourné à l'affrontement entre policiers et habitants dans la nuit du dimanche à lundi. Lors des échauffourées, un policier a été blessé, a-t-on appris hier auprès de la cellule des relations publiques de la sûreté de wilaya. La même source a rappelé que les services de sécurité interviennent à chaque fois pour libérer la route mais les manifestants reviennent à la charge en bloquant la route à un autre niveau. Hier, la station de taxi située au rond-point de la descente d'El Menia a été transférée sur un espace situé plus haut afin de permettre aux taxieurs de prendre une autre voie routière pour accéder au centre-ville. « C'est toujours une solution pour les habitants qui ont pu emprunter le transport public pour rejoindre le centre-ville ou rentrer chez eux, mais la fluidité de la circulation a souffert au niveau des autres tronçons qui passent par la cité Boudraa Salah », nous ont indiqué des sources sécuritaires. Par ailleurs, on a appris que les autorités administratives ont décidé de démolir les bâtiments inoccupés depuis l'évacuation des résidents vers la nouvelle ville Massinissa. L'opération en question sera lancée incessamment, au début l'année 2016, précisent des sources auprès de la wilaya. Ayant admis, sur la base de rapports établis par les services de sécurité, que la situation est vraiment désastreuse au niveau de cette cité, surtout à l'intérieur de ces bâtiments inoccupés, transformés en lieux de débauche, les autorités ont décidé de lancer cette opération de démolition des bâtiments, laquelle opération devrait logiquement être suivie par le relogement des habitants qui se trouvent encore sur les lieux. Enfin, hier, en fin de journée, on a appris de sources judiciaires que quatre manifestants, contre lesquels des procédures pénales ont été engagées (sur 14 personnes interpellées dans la soirée du dimanche au lundi), ont été laissés en liberté provisoire à l'issue de leur présentation devant le procureur de la République près le tribunal de Constantine. Un signe qui plaide pour l'apaisement et le retour au calme au sein des habitants. Dans ce sillage, on apprend que des représentants des habitants se trouvaient, hier en fin d'après-midi, en réunion avec le chef de daïra pour trouver une solution aux préoccupations des résidents de cette vieille cité et mettre fin à la protesta.