Ramdane Taazibit, «mandaté par Louiza Hanoune» devra animer, aujourd'hui, «une conférence sur les développements intervenus dans la situation politique nationale», au moment, même, où se dessine un mouvement de redressement contre la Secrétaire générale, mené par le député d'Alger et membre du Bureau politique du Parti des Travailleurs, Salim Labatcha. Au menu de cette conférence, on retrouvera, certainement, les derniers événements politiques qui ont clôturé l'année civile, avec le projet de la Constitution validé par Bouteflika et qui devra être adopté par le Parlement, la signature de la Loi de finances 2016 par le président de la République, l'avenir du groupe des «19-4» et l'offensive de Labatcha contre Hanoune. C'est dire que l'agenda 2016 du PT est chargé et sensible, une année charnière qui devra décider de l'avenir du parti ou du moins, dans sa configuration actuelle puisque tous ses «combats» n'ont pas abouti. Mais l'actualité brûlante du parti est cette annonce de Salim Labatcha, à quelques heures des fêtes du Nouvel An de lancer un mouvement de redressement contre Louiza Hanoune. Dans un texte de deux pages, le député revient sur la «détérioration de la situation interne» du parti et évoque son souci de «l'avenir» de sa formation politique. S'il affiche son opposition, le député se tait, par contre, sur le nombre et les noms des «insurgés», expliquant sa démarche de «question tactique», en promettant d'autres communiqués. Ainsi, on est loin d'un tir de sommation puisque Labatcha ne compte pas s'arrêter, en si bon chemin, reprochant à la patronne du parti de faire cavalier seul, dans la prise de décisions. Selon lui, la multiplication des réunions, au sein du PT, ne signifie pas forcément «l'existence d'une démocratie». Parmi ses griefs, la présence de Hanoune, au nom du parti, aux côtés du groupe des «19-4». Le PT «n'a pas à s'associer avec d'autres groupes parlementaires» pour dénoncer la loi de Finances 2016, écrira-t-il, avant de s'interroger sur la pertinence «d'autres alliances». A TSA, il expliquera sa démarche par la volonté de «sauver le parti de cette dérive», affirmant que le PT «est devenu un parti qui sème la fitna». En réponse à cette première salve, le bras droit de Hanoune, Ramdane Taazibit, le Secrétaire national, chargé des affaires internes, a réagi en imputant cette manœuvre, si elle venait à se confirmer, à «une suite des provocations qui ont ciblé le Parti des Travailleurs, depuis plusieurs semaines, en raison de ses positions», affirmant que le parti n'a, pour le moment rien reçu «ni de la part de ce responsable, ni de qui que ce soit». Vantant la popularité du PT qui «n'a jamais atteint ces sommets extraordinaires», il se veut rassurant sur la «stabilité» et la «crédibilité» de sa formation politique. A propos des griefs soulevés par Labatcha, Taazibit répondra que le député d'Alger «n'a jamais, ni au grand jamais, exprimé un quelconque désaccord avec la politique du parti ou son fonctionnement. Ni par rapport au groupe des 19 et encore moins à la Loi de finances 2016», lui rappelant, au passage, la discipline interne du parti. «Il sait que le règlement intérieur interdit à qui que ce soit d'exprimer ses désaccords par voie de presse, alors qu'il n'a jamais exprimé, quoi que ce soit, au sein du parti», précisera-t-il. Quant aux commanditaires de cette future scission, puisque tous les mouvements de redressement, bénis par l'Autorité, finissent par scinder le parti ou limoger le premier responsable, il dira qu'il faut les chercher du côté de ceux «qui sont dérangés par la politique du Parti des Travailleurs».