Les usagers des transports en commun ont droit à un sursis d'un mois avant la révision à la hausse de la tarification par les transporteurs privés. Les délégués des syndicats des transporteurs (UNAT, ONTA, UNACT, SNTT et UGCAA) qui se sont entretenus, mardi, avec les responsables du ministère des Transports se sont mis d'accord pour la mise en place d'un groupe de travail qui aura pour mission d'examiner la question des tarifs, a-t-on appris, hier, auprès du délégué régional ouest de l'Union nationale des Transporteurs algériens (UNAT). Les délégués des transporteurs exigent une concertation sur la question de la révision, à la hausse, des tarifs des transports en commun. Le groupe de travail aura du pain sur la planche vu qu'il est appelé à contenter tout le monde. Les usagers pour leur part ne cessent de dénoncer les hausses sauvages appliquées depuis le début de la semaine sur certaines lignes urbaines, suburbaines et inter-wilayas. «Le groupe de travail est chargé de l'examen de la question des tarifs et des mesures, à même, de protéger le pouvoir d'achat du citoyen et préserver les droits des opérateurs activant dans le secteur. Les résultats de cette étude seront soumis aux autorités publiques dans un délai d'un mois», précise le communiqué du ministère dont nous détenons une copie. Il précise que «la tarification appliquée, actuellement, dans le transport collectif des taxis inter-wilayas, ainsi que celle de certaines lignes du transport public, est en deçà du prix fixé par la directive ministérielle n° 2503 du 29 décembre 2012. Les transporteurs avaient décidé des baisses en guise de solidarité avec les usagers». Il importe de noter que la colère monte parmi les transporteurs et les usagers, à travers le territoire national, depuis l'application des dernières hausses des prix à la pompe. Des actions de contestation, parfois violentes, sont signalées, un peu partout et en particulier à Ouargla, Bejaia et Tizi Ouzou. Des citoyens avaient fermé la route dans la wilaya de Tizi Ouzou pour dénoncer des hausses anarchiques des tarifs du transport suburbain. Dans la ville de Bejaia, les transporteurs de marchandises poursuivent, depuis quatre jours, une grève ouverte pour réclamer une augmentation des prix de leurs prestations suite à la récente hausse des prix des carburants. Cette grève des transporteurs a compliqué l'activité du port de Bejaia qui a été «réduite à sa portion congrue» après, notamment, l'extension de la contestation au terminal à conteneurs. A Ouargla, les transporteurs, sur les lignes urbaines de la ville, avaient déclenché mardi une grève pour réclamer une augmentation de leurs tarifs. Les transporteurs privés, activant sur une quinzaine de lignes urbaines desservant les quartiers de la ville de Ouargla et ses zones périphériques, ont indiqué avoir déclenché ce mouvement de protestation pour «exiger une hausse des tarifs, suite à l'augmentation des prix des carburants, introduite par la loi de Finances 2016». Des bus de l'entreprise publique du transport urbain avaient été caillassés par des transporteurs en colère. Il est à rappeler que le ministre des Transports avait assuré, dimanche, que les tarifs des transports terrestres relevant du secteur public resteront inchangés, en dépit des augmentations des prix des carburants, alors que l'impact de ces hausses dans le transport privé sera «minime», grâce à des mesures d'allégement de charges.