Bien que l'opérateur historique Algérie Télécom affiche une bonne santé financière et accumule, depuis deux ans, une croissance à deux chiffres, son PDG, Azouaou Mehmel, n'exclut pas le recours au financement extérieur. Si l'opérateur AT n'a pas été impacté par la baisse des cours du pétrole directement, le PDG de l'entreprise affirme qu'AT n'est pas à l'abri des effets de la conjoncture économique, notamment sur le plan de réalisation des projets d'investissement du groupe. S'exprimant hier, lors d'un débat organisé par le FCE, le PDG d'Algérie Télécom a affirmé que son entreprise est dans l'obligation de recourir à l'emprunt et au financement extérieur, pour accélérer la cadence de ses investissements, une nécessité recommandée par les autorités du pays. Pour Mehmel, «le recours au financement externe est une action tout à fait normale pour une entreprise commerciale qui veut assurer une meilleure cadence de réalisation de ces investissements ». Il a annoncé, dans la foulée, qu'une action est déjà en cours pour un financement externe qui devrait être assuré par un groupement de banques qui va financer les projets d'AT et qui devrait se concrétiser incessamment. Il explique qu'Algérie Télécom a prévu un budget d'investissement de 40 milliards DA pour cette année. Un budget qui lui permettra de poursuivre des projets d'investissement de développement d'infrastructures, entre autres, le développement du réseau capillaire et l'expansion des capacités du réseau, la bande passante et autres. Mais, précise-t-il, cela ne se fera pas sans glissement de la valeur du dinar ou de la valeur de fluctuation du taux de change. Sachant, selon Mehmel, qu'AT importe la grande majorité de ses équipements de l'étranger, ce qui n'écarte pas des impacts financiers sur le budget d'investissement et le plan de réalisation. Il a donc justifié le recours au financement externe par la dépréciation du dinar et par la recommandation des autorités qui ont exigé d'accélérer la cadence des investissements. En ce qui concerne la question récurrente de l'ouverture du capital d'Algérie Télécom, Mehmel a affirmé que «cette question n'est pas d'actualité». Concernant le volet industriel dans le domaine des TIC, Mehmel a précisé que des discussions sont en cours avec des groupes nationaux, pour la production locale de la fibre optique. Il a affirmé que l'entreprise algérienne CATEL produit des câbles de télécommunications en cuivre et en fibre optique, mais la demande sera demain beaucoup plus importante que l'offre, d'où la nécessité de créer de nouvelles unités. Il a également évoqué la nécessité de créer des unités locales pour la fabrication de modems, des terminaux ainsi que d'autres accessoires qui sont aujourd'hui importés par notre pays. Pour le PDG d'AT, des actions sont lancées pour booster la production locale dans le secteur des TIC. Le PDG d'AT a également beaucoup insisté sur la nécessité d'aller vers des partenariats. « Algérie Télécom n'a pas la vocation d'être le seul opérateur et elle ne peut pas, à elle seule, développer le secteur des TIC ». Et d'affirmer qu'elle a besoin d'un écosystème, d'accompagnement, en précisant qu'elle a besoin de partenaires publics et privés et elle a besoin de sous-traitants. Mehmel a rappelé l'actionnariat d'AT dans l'entreprise RTC, au même titre que la SNTF, ainsi que sa prise de participation à SATICOM, filiale du Centre de développement des technologies avancées (CDTA). Des prises de participation qui permettront à Algérie Télécom d'accroître le nombre de ses clients, d'offrir de meilleurs services et, surtout, de développer des solutions dans le domaine des technologies de l'information et de la communication (TIC), ainsi que la réalisation et la fabrication industrielle de produits innovants. Quant au volet relatif à la formation de la ressource humaine, le PDG d'AT a affirmé que son entreprise avait déjà lancé un plan de formation qui a touché pratiquement l'ensemble des cadres et personnels d'AT. Il a annoncé, dans ce sens, la création d'un centre de formation d'excellence au profit du personnel exécutif des TIC. Un centre, précise-t-il, qui sera financé entièrement par Algérie Télécom. ALGERIE TELECOM MAINTIENDRA SES TARIFS Le PDG d'Algérie Télécom a écarté toute sorte d'augmentation ou de baisse des tarifs de son entreprise. Il dira que le fait de maintenir les prix à ce niveau est perçu comme une baisse, dans la conjoncture actuelle des choses. Mehmel a également affirmé qu'Algérie Télécom passera au plus haut débit en lançant une offre ADSL, dans les jours à venir, de 20 Msbs, en précisant qu'on est actuellement à 8 Msbs. Il a affirmé aussi que la bande passante, qui est de 505 Gbps actuellement, devra doubler par la mise en place de deux nouvelles liaisons en fibre optique, Oran-Valence et Alger-Valence. Il dira que les projets sont en phase de l'étude du tracé et qu'AT attend uniquement l'autorisation du côté espagnol pour lancer les deux projets.