« Il vaut mieux viser la perfection et la manquer que viser la médiocrité et l'atteindre », dit-on. Le Mouloudia d'Alger, avec son histoire, son riche palmarès, la ferveur populaire qu'il suscite et les moyens dont il dispose, est en train de perdre sa crédibilité et même sa notoriété. Après avoir défrayé la chronique, le MCA est en train de dormir sur ses lauriers. En effet, le Mouloudia d'Alger, qui a donné la première coupe continentale à l'Algérie en 1976, est en train de devenir une équipe quelconque par sa gestion et la présence de personnes malintentionnées. Aujourd'hui, le MCA ne fait peur à personne comme l'attestent ses résultats et son jeu. Les raisons de cette situation sont multiples. Ne gère pas le MCA qui veut. Cette médiocrité a fini par porter atteinte à la philosophie du club au point où la rue impose sa loi. Certes, le public du MCA constitue sa véritable force, mais le comportement de certains fans des « Vert et rouge » reste inexplicable. Cette situation s'est répercutée sur la stabilité à tous les niveaux. Depuis 2013-2014, près d'une dizaine de techniciens se sont succédé à la tête du Mouloudia. Il s'agit de Alain Geiger, Menad et Zemiti, Bouali Fouad, Boualem Charef, Laroum, Artur Jorge et Valdo, Ighil et Biskri ainsi que Amrouche. A présent, une véritable révolution s'impose au MCA si, bien sûr, on se décide pour une fois à regarder la réalité en face et cesser de trahir ceux qui ont écrit l'histoire de ce prestigieux club du regretté Smain Khabatou. Le MCA, par la faute de certains opportunistes, a injecté des milliards pour des ratages dans le recrutement. A titre d'exemple, actuellement, le meilleur joueur de l'équipe est un produit du club, Chitta, qui ne cesse de progresser. Aussi est-il concevable que le MCA dispose d'un secteur offensif réduit avec une masse salariale avoisinant un milliard de centimes pour seulement quatre attaquants ? Le maillot du Mouloudia d'Alger exige des critères. Mais, il semble que ce n'est pas le cas aujourd'hui avec la plupart des joueurs qui gagnent leurs matches dans la presse. Face à l'ASMO, plusieurs joueurs ont confirmé qu'ils ne possèdent pas les critères requis et, pour dissimuler leurs insuffisances, ils n'ont pas manqué de qualifier le nul acquis au stade Bouakeul « d'exploit ». Chez les dirigeants, les mauvais réflexes persistent. Pour remplacer Ighil, limogé par la rue, certains noms d'entraîneurs ont été évoqués dans l'entourage mouloudéen, mais le président Achour Betrouni a bel et bien démenti ces informations, à l'exception de Madoui qui a été contacté par le premier responsable du Doyen. Qui a pris attache avec les autres coachs ? La question vient d'être tranchée, et Achour Betrouni a officiellement installé Fodil Amrouche comme entraîneur en chef après que les deux hommes aient débattu la situation de l'équipe. Touché par la confiance de son président qui n'a pas tari d'éloges sur son jeune coach, celui-ci a fini par accepter la mission qui lui été confiée. Dans une déclaration, Lotfi Amrouche a confirmé cette information. « Je sais que ce n'est pas facile puisqu'on m'a assigné les mêmes objectifs de début de saison. Je suis conscient de la difficulté de la mission, mais je suis optimiste pour terminer la saison sur le podium ». Pour les Mouloudéens, Amrouche répond aux critères recherchés puisqu'il a les diplômes requis pour diriger une équipe de l'élite d'autant plus qu'il a le soutien des joueurs. Mais cette désignation a suscité quelques réactions. Certains observateurs estiment que le nouvel entraîneur du MCA, même si sa compétence est reconnue, risque d'être victime de son manque d'expérience par rapport à la pression. Ainsi donc, les choses sérieuses ont commencé pour Amrouche avec la prochaine rencontre à Relizane face au RCR dans le cadre des huitièmes de finale de la coupe d'Algérie. Là, l'erreur est interdite pour les Mouloudéens qui misent sur l'épreuve populaire pour sauver leur saison. « Il ne sert à rien de mettre une pression inutile sur les joueurs, même si le match revêt une importance capitale pour nous. Personnellement, j'ai une grande confiance en mes joueurs et je sais qu'ils vont tout faire pour se qualifier au prochain tour de la Coupe d'Algérie », affirmera Amrouche à ce sujet. Quant au président du MCA, il estime que le point ramené d'Oran face à l'ASMO s'avère important sur le plan psychologique en prévision du prochain match de coupe. « Là, j'exige la qualification », s'est-il contenté de dire. La question qui se pose, c'est de savoir si les joueurs du MCA sont conscients de leur responsabilité et des attentes des milliers d'inconditionnels ? Réponse après le match. Si la qualification au prochain tour constituera une belle affaire, elle ne devrait pas être considérée comme « l'arbre qui cache la forêt ». Au MCA, tout est à revoir, et Achour Betrouni est appelé à sévir pour barrer la route à ceux qui se sont servis de ce grand club. De grandes décisions devront être prises avec le respect des critères, c'est la condition principale qui permettra au Mouloudia d'Alger de mettre en place un projet sportif et la mise en place de structures dignes d'une équipe professionnelle. Ne dit-on pas que le champion tire les leçons du passé, concrétise le présent et pense au futur ? Sonatrach et le public sont deux atouts non négligeables pour remettre le MCA à sa véritable place, celle des Zenir, Bencheikh, Bachi, Draoui, Betrouni, Bousri et leurs compères, sans pour autant oublier les Zerga, Hassene Tahir, et autre Aouedj.