Le secteur des transports vient d'enregistrer une 'énième'' restructuration: mise en place de nouveaux groupes avec des filiales et fin de mission pour les SGP. Entretemps, la modernisation du transport ferroviaire aura coûté à elle seule entre 25 et 30 milliards de dollars budgétisés par les trois plans quinquennaux de développement, selon M. Mustapha Nassi, conseiller du ministre des Transports. Nouveau look donc pour un secteur qui s'adapte mal à la demande du marché national et international ? 'La mise en place de quatre nouveaux groupes dans le secteur des transports doit améliorer autant la qualité de service que le rendement des différents modes de transport'', a t-il affirmé, hier dimanche, à la radio nationale. Le 14 février dernier, le ministère des Transports avait annoncé la création de quatre groupes publics du secteur des transports, dans le cadre de la réorganisation du secteur public marchand décidée par les pouvoirs publics en 2014. Il s'agit du Groupe des services portuaires (Serport), du Groupe de transport maritime (Gatma), du Groupe transport de marchandises et de logistique (Logitrans) et du Groupe transports terrestres de voyageurs (Transtev). La création de ces groupes met fin aux trois Sociétés de gestion des participations de l'Etat du secteur (Sogeport, Gestramar et Fibder), qui englobent 48 entreprises publiques économiques (EPE) ainsi que d'autres entreprises à caractère économique et industriel (Epic) sous tutelle du ministère des Transports. La mise en place de ces groupes doit, selon M. Nassi, 'améliorer la qualité de service et passer à un mode de gestion moderne et autonome, avec une meilleure compétitivité des compagnies du groupe, et participer au développement économique du pays''. Chaque groupe 'aura une feuille de route et doit atteindre ses objectifs'', a-t-il indiqué. Il a ajouté que cette nouvelle réorganisation du secteur 'est basée sur des objectifs et on a doté ces groupes de moyens, avec des objectifs précis''. Il en est ainsi pour le groupe de transports maritimes qui doit reprendre à moyen terme jusqu'à 30% du trafic marchandises aux compagnies étrangères, a-t-il affirmé. Jusqu'à présent le trafic maritime national est détenu à plus de 97% par des pavillons étrangers, avec une ardoise de plus de quatre milliards de dollars par an. Pour renverser la vapeur, 'on compte acquérir 25 cargos, et on a déjà dans le pipe 6 navires de marchandises. Le programme est d'arriver à 25 navires de marchandises pour avoir une part importante de transport de marchandises'', explique M. Nassi, qui a ajouté que pour les transports de voyageurs il y a un programme d'acquisition de six navires, alors que d'autres mesures ont été prises pour améliorer la qualité de service pour le transport de voyageurs et de marchandises. Cette restructuration du secteur 'est basée sur une analyse profonde de l'état actuel du secteur des transports'', souligne M. Nassi qui a rappelé que ces groupes ont été dotés de capitaux pour entamer la nouvelle stratégie du secteur, avec des objectifs pour chaque groupe. Le groupe portuaire Serport est doté d'un capital de 54 milliards DA, le groupe Gatma de 22 Mds de DA. 25 à 30 Mds de dollars pour le rail Il regroupe les deux filiales de la Compagnie nationale de navigation (Cnan), l'Entreprise nationale de transport maritime de voyageurs (Entmv), l'Entreprise nationale de réparation navale (Erenav) et cinq autres filiales chargées de la consignation de navires et activités connexes. Le groupe Transtev a été doté d'un capital de 3 milliards DA, alors que Logitrans de 2 Mds de DA. Revenant sur les transports terrestres, il indiqué que de nouvelles zones de transit de marchandises seront créées avec des connexions directes au réseau ferroviaire, ou portuaire. Des partenariats avec des entreprises étrangères sont envisagés à ce niveau pour améliorer la qualité de service et les méthodes de gestion. Fin 2016, chaque groupe doit présenter un bilan d'étape sur la base de sa feuille de route, selon le conseiller du ministre des Transports. Un effort particulier sera déployé en matière de transport ferroviaire dès 2016 avec l'ouverture de la ligne des Hauts Plateaux, qui va relier Tébessa à l'Est à Sidi Bel-Abbès à l'Ouest, en passant notamment par Saïda, Tiaret, Boughezzoul, etc. Cette ligne va relier des zones industrielles et booster le développement régional, selon M. Nassi. 'Il est évident que cela va améliorer et renforcer le transport de marchandises par rail'', estime t-il, avant d'annoncer qu'une partie de cette ligne sera réceptionnée en juin 2016. Quant au transport ferroviaire interurbain, il a rappelé que les lignes de Tizi Ouzou-Alger et Birtouta-Zeralda seront opérationnelles en 2016, et en parallèle il y aura le dédoublement de la rocade nord entre Annaba et Tlemcen. La réception des équipements de transport ferroviaire est prévue en 2017, la SNTF ayant fait une commande de 300 wagons de transport de phosphates, des trains électriques et autorails. 'On va lancer une connexion des 10 ports du pays au réseau ferroviaire national'', a-t-il ajouté. Pour le transport aérien civil, M. Nassi a rappelé les commandes de la compagnie nationale Air Algérie de 16 nouveaux aéronefs avant fin 2016 pour améliorer les prestations de services de la compagnie. '16 aéronefs seront réceptionnés avant fin 2016 et on a déjà acquis 8 avions'', a t-il dit, précisant qu''il y a une amélioration de la qualité de service'' au niveau d'Air Algérie, qui totalise 59 appareils. L'autre pavillon national, Tassili Airlines, sera quant à lui renforcé pour 'améliorer la qualité de service et l'adapter aux normes internationales''. Le secteur des transports ferroviaires a bénéficié à travers les trois plans de développement quinquennaux mis en place par le président Bouteflika d'une enveloppe globale allant de 25 à 30 milliards de dollars pour le développement du chemin de fer, selon M. Nassi. « Nous sommes en train de réaliser ce que nous n'avons pas réalisé depuis l'Indépendance », a-t-il affirmé.