Les grandes questions sur l'Environnement et le devenir de notre planète, sont examinées, depuis vendredi dernier, dans la principauté de Monaco. A l'initiative de l'UPF (Union de la presse francophone) et parrainé par le prince Albert II, un symposium dédié à la problématique de l'Environnement est organisé, durant trois jours. Une centaine de journalistes du pourtour méditerranéen et d'Afrique, ont pris part à cet événement, pour tenter de répondre à la question de «quel rôle peuvent jouer les médias dans la protection de l'Environnement ?». Pourquoi Monaco ? En fait c'est tout un symbole. La ville monégasque incarne le richissime, l'extravagance, le luxe. Le prince Albert II, en acceptant de parrainer l'événement veut, en fait, passer un message. Celui de dire, au monde, qu'en dépit de tout ce qui se dit sur la principauté, elle est partie pérennante dans ce combat contre le réchauffement climatique, provoqué par une industrialisation effrénée des pays du Nord, notamment. Notre mode de développement tel que nous le vivons actuellement, doit changer, de l'avis du prince Albert II qui rappelle les efforts déployés par la Principauté, depuis le début de son règne, pour préserver l'Environnement. Lors de son allocution, à l'ouverture du symposium, au Yacht Club', sur la baie de Monaco, le prince rappelle que le travail des médias est «essentiel» pour la préservation de l'Environnement en sensibilisant mais, aussi, en lançant des investigations pour alerter l'opinion publique sur les «dérives environnementales» qui menacent la planète et le monde. Le Prince souverain est, par ailleurs, pour la vérité des scientifiques sur l'Environnement qui irriguerait la volonté des peuples, pour qu'elle motive l'efficacité des gouvernants. «Il s'agit d'un travail d'information, d'investigation, de sensibilisation et de mobilisation qui permettra de toucher le plus grand nombre», a déclaré Albert II qui rappelle que le combat de la Principauté, pour la préservation de l'Environnement, ne date pas d'aujourd'hui, avec notamment la création du Centre scientifique de Monaco (CSM), en 1960, qui fut motivée par le désir du Prince Rainier III, Prince de Monaco, de doter la Principauté de Monaco, des moyens de mener des recherches scientifiques et de soutenir l'action des organisations gouvernementales et internationales chargées de protéger et conserver la vie marine. Un débat passionnant, parfois houleux s'en est suivi, lors des tables rondes, les ateliers consacrés à des thèmes et des questionnements tels que «Populisme scientifique : les journalistes sont-ils armés ?», «le poids des lobbies sur les médias», «les réseaux et la médiatisation des questions environnementales» ou encore «quelle image donne-t-on de l'écologie dans les médias ?». En fait, les bouleversements climatiques sont tels qu'on a dépassé, aujourd'hui, le stade de la sonnette d'alarme, de l'avis de certains intervenants, conviés à cette conférence qui intervient après trois mois de la COP21, organisée à Paris et à mi-chemin de la COP22 qui sera organisée à Marrakech, au Maroc. Le sujet est particulièrement important dans le bassin méditerranéen, qui a connu des bouleversements politiques et économiques majeurs, au cours des dernières années. La thématique est d'autant plus sensible que de nombreux journalistes ont été assassinés, dans le monde, pour avoir justement, lancé des enquêtes sur certaines entreprises ou compagnies, à l'origine de massacres écologiques, sans précédant. La responsabilité de certains lobbies, même s'il elle n'est pas, formellement, établie par la justice, est pleinement engagée dans ces meurtres de journalistes qui ont fait le choix de dénoncer des pratiques qui ont conduit à la situation que nous connaissons tous, en matière d'Environnement. La matinée d'hier a été consacrée à un thème intéressant. Celui de savoir quelle image donne-t-on à l'écologie dans les médias ? Des journalistes mais aussi un ancien ministre français sont intervenus pour développer leur point de vue et leur expérience professionnelle, dans le domaine. Il s'avère ainsi, à l'exception de quelques supports spécialisés, que l'on ne donne pas, encore, de l'importance nécessaire aux problèmes environnementaux, dans le monde. Le poids de lobbies et des annonceurs est tel que certaines rédactions, de l'avis des journalistes et experts, préfèrent s'occuper, plus, des fins de mois que de la fin du monde.