Au cœur de sa visite dans notre région, vouée à la relance du processus des négociations entre le Maroc et la RASD, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, n'a pu comme il en avait eu l'intention se rendre à Rabat et en territoire du Sahara occidental occupé. L'explication officielle donnée sur l'annulation de ces deux étapes initialement prévues dans le périple régional de Ban Ki-moon a été que le monarque marocain serait absent du royaume aux dates arrêtées pour ses visites et ne pourrait donc le recevoir. Elle s'est avérée cousue de fil blanc du moment que Mohamed VI ne s'est nullement absenté du royaume pendant la tournée régionale du secrétaire général onusien. Diplomate au long cours et blanchi sous le harnais, Ban Ki-moon n'a pu que faire semblant de croire au prétexte de l'empêchement de sa rencontre avec le souverain marocain pour cause d'incompatibilité de leurs calendriers. Il ne pouvait en être dupe sachant que du moment où il a inclus le territoire sahraoui dans son programme de visite, les autorités marocaines ont manœuvré pour qu'il soit dissuadé de l'entreprendre. De l'avoir quand même effectué a été de sa part un acte dont il ne faut pas sous-estimer les implications. Il a en tout cas confirmé que c'est le Maroc seul qui est cause de l'impasse dans laquelle est le processus de négociations sur le conflit du Sahara occidental que Ban Ki-moon cherche à relancer. Ses efforts dans ce sens sont mal vus par Mohamed VI et les autorités gouvernementales, car il y persiste en s'en tenant à la vision que quel que soit le débouché du processus, l'exercice par le peuple sahraoui de son droit à l'autodétermination en sera l'ultime et inéluctable finalité. Dans toutes les étapes de son périple Ban Ki-moon a réitéré que les Nations unies s'en tiennent et s'en tiendront à cette ligne malgré les manœuvres dilatoires visant à les en faire dévier. C'est précisément ce que Mohamed VI n'a pas voulu entendre Ban Ki-moon lui répéter et surtout qu'il le réaffirme à la population du territoire sahraoui sous occupation dont la prétendue allégeance à son trône est donnée pourtant pour être indiscutable par la propagande du royaume. Dans le rapport qu'il présentera au Conseil de sécurité suite à sa visite dans la région, Ban Ki-moon ne peut omettre de porter à la connaissance de celui-ci que de toutes les parties impliquées directement ou indirectement dans le dossier du Sahara occidental, seul le Maroc fait obstacle à la mise en œuvre des résolutions onusiennes et que pour que celles-ci le soient, il y a nécessité que l'ONU se fasse contraignante sur leur respect par ce pays. Il ne suffit pas en effet au secrétaire général des Nations unies de reconnaître que le peuple sahraoui est victime d'une injustice qui n'a que trop duré, il lui faut également prôner les prises de mesures contraignantes pour le Maroc qui y mettront un terme.